
Dans le cadre du Jubilé2025, une plateforme d’échanges s’est tenue le mercredi 23 juillet dans la Salle d’œuvre de l’Eglise Sacré Cœur à Beau-Bassin.
L’objectif était de mettre en lumière les défis de la réinsertion sociale des détenus. Sous le thème « RESET. Réinsérer. Réintégrer. Reconstruire », autorités, acteurs sociaux et anciens détenus ont partagé idées, témoignages et pistes d’action pour permettre un retour digne et durable dans la société des ex-condamnés.
Cette initiative s’inscrit dans le Jubilé des détenus, organisé pendant une semaine par la paroisse Sacré-Cœur, avec pour ambition de redonner espoir et seconde chance à ceux qui aspirent à reconstruire leur vie après la détention.
Dev Jokhoo, commissaire des prisons, a tiré la sonnette d’alarme : sur les 2 851 détenus à Maurice, 52 % ont moins de 30 ans et sont majoritairement issus de familles brisées. Il déplore l’absence de formation pour les courtespeines, un facteur clé de récidive, et dénonce le certificat de moralité comme un obstacle majeur à la réinsertion. Il plaide pour des travaux communautaires et une meilleure gestion des détenus étrangers.
Rebecca Russie de Kinouété a rappelé que la réinsertion commence dès la prison. Elle déplore le manque de structures d’accueil, les obstacles liés au certificat de moralité, ainsi que la stigmatisation y compris l’auto-stigmatisation qui freine l’accès à l’emploi.
Jerry Lai, ancien détenu, souligne : « La prison n’est pas un abri. » Il pointe les failles du système éducatif et les obstacles à la réinsertion, comme le certificat de moralité. Diplômé en prison, il appelle les employeurs à changer de regard : « Il faut donner une vraie deuxième chance. »
Tous les intervenants s’accordent : au-delà des murs, c’est un travail collectif, humain et structuré qu’il faut mener pour briser le cycle de récidive.