L'ex-gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, a été interpellé dès son arrivée à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam, le vendredi 3 janvier, suite à un mandat d’arrêt émis contre lui le 14 décembre dernier par l’Anti-Money Laundering Unit du Central CID. Il est accusé de « Conspiracy to defraud » dans une affaire de malversation.
Le samedi 4 janvier, Harvesh Seegolam a été présenté devant la Week-End Court, où il a été libéré sur parole. Il devra cependant revenir au tribunal de Port-Louis ce lundi 6 janvier, afin de s’acquitter de deux cautions de Rs 250 000 chacune.
Vendredi, Harvesh Seegolam a été soumis à un long interrogatoire de plus de sept heures, qui s’est achevé vers 20h30. Lors de son interrogatoire, Harvesh Seegolam a été confronté à des éléments recueillis auprès de Jitendra Bissessur, ancien directeur de la Mauritius Investment Corporation (MIC), ainsi que de plusieurs cadres de la Banque de Maurice, qui ont affirmé avoir exécuté des directives venant d’en haut. Parallèlement, une perquisition a été menée à son domicile dans la soirée.
Harvesh Seegolam a passé la nuit en cellule au Moka Detention Centre avant d’être présenté devant la Weekend Court le lendemain. La police a initialement objecté à sa remise en liberté, invoquant des risques de fuite, d’interférences avec des témoins et de falsification de documents. Toutefois, son avocat, Me Ravi Yerrigadoo, a déposé une motion pour la remise en liberté provisoire de son client. Me Yerrigadoo a plaidé que son client n’avait pas quitté le territoire malgré l’émission du mandat d’arrêt contre lui.
Le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) a également été saisi dans cette affaire. Finalement, le tribunal a accordé la libération conditionnelle à Harvesh Seegolam, sous réserve du paiement de deux cautions de Rs 250 000 chacune et d’une reconnaissance de dette de Rs 5 000 000, à fournir ce lundi 6 janvier.
Rappelons que l’enquête porte sur une transaction controversée de Rs 45 millions au profit de Menlo Park Ltd, société mère de Pulse Analytics. Ce décaissement, effectué en quatrième vitesse quelques jours avant les législatives du 10 novembre dernier, aurait causé un préjudice financier important à la MIC. Créée en 2020 par la Banque de Maurice, cette entité visait à soutenir les entreprises affectées par la pandémie de la Covid-19.