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Shane: Le 28/07/2025 à 20:22 | MAJ à 28/07/2025 à 20:32
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Publié : Le 28/07/2025 à 20:22 | MAJ à 28/07/2025 à 20:32
Par : Vince Bryan

Le Finance Bill 2025 a pour but d’introduire une série de mesures visant à renforcer la discipline budgétaire de Maurice dans un contexte économique tendu et sous surveillance accrue des agences de notation.

Pourtant, certaines mesures suscitent des interrogations quant à leur impact sur l’investissement, la compétitivité et le développement du secteur financier, telles que la Fair Share Contribution, le Qualified Domestic Minimum Top-up Tax (QDMTT) ou encore l’extension de l’Alternative Minimum Tax (AMT).

Selon le rapport de PwC Mauritius, la Fair Share Contribution, une taxe de 15 % sur les revenus annuels supérieurs à Rs 12 millions, suscite des tensions. Elle inclut les dividendes déjà imposés, créant une double imposition qui pourrait décourager les investisseurs et provoquer l’exode de talents, notamment dans la finance et la technologie.

Par ailleurs, les entreprises réalisant plus de Rs 24 millions de bénéfices feront face à une surtaxe pouvant atteindre 7,5 %, notamment les banques.  À court terme, cela augmente les recettes de l’État, mais à long terme, cela pourrait freiner la croissance économique, souligne les experts.

Maurice adopte aussi le Qualified Domestic Minimum Top-up Tax (QDMTT), imposant un taux minimal de 15 % aux multinationales selon les normes de l’OCDE. Mais alors que les grandes puissances hésitent encore, on peut se demander si Maurice ne prend pas de l’avance trop vite.

L’Alternative Minimum Tax (AMT) s’étend aux secteurs de l’hôtellerie, télécoms, finance et immobilier. Le délai de contrôle fiscal est réduit à deux ans, mais la Mauritius Revenue Authority peut toujours remonter à quatre ans, ouvrant la porte à des contrôles excessifs.

En somme, le Finance Bill 2025 fait le choix de la prudence, mais au prix d’opportunités stratégiques manquées pour impulser l’innovation et la finance durable à Maurice. Sans une vision plus audacieuse, le pays pourrait voir son attractivité s’éroder face à la concurrence régionale et mondiale. C’est le constat partagé par les experts.