
Dans sa newsletter du mois de mai, le Bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) attire l’attention sur l’utilisation des Body Worn Cameras (BWC) par les forces de l’ordre.
Dans un article rédigé par Me Jean-Michel Ah Sen, Senior Assistant Director of Public Prosecutions, ce dernier présente les avantages des BWC tout en alertant sur les questions de respect de la vie privée qui pourraient se poser si ces dispositifs étaient mis en œuvre à Maurice.
Plusieurs pays ont déjà franchi le pas, dotant leurs autorités — des services de police locaux jusqu’aux contrôles aux frontières — de ces caméras portatives, écrit Me Jean-Michel Ah Sen, Senior Assistant Director of Public Prosecutions. Il ajoute qu’au Royaume-Uni, l’utilisation des BWC (ou « caméras corporelles ») a débuté dès 2005, avec un projet pilote mené dans les comtés de Devon et Cornwall. Depuis, leur utilisation a été élargie à divers services publics, notamment dans le secteur de la santé.
Outre-Manche, leur usage est strictement encadré par le « Surveillance Camera Code of Practice » prévu par le « Protection of Freedoms Act 2012 », qui énonce 12 principes directeurs, parmi lesquels figurent la transparence, la responsabilité et la proportionnalité.
Aux États-Unis, selon un rapport publié par le Bureau of Justice en 2018, environ la moitié des agences de police générale étaient déjà équipées de BWC (Body-Worn Cameras), dont 86 % avaient mis en place une politique officielle concernant ces dispositifs. Cette généralisation a été encouragée par plusieurs facteurs, notamment des études montrant que ces caméras permettent de réduire les plaintes et les recours à la force, d’améliorer la valeur des preuves dans les enquêtes et les procès, ainsi que de renforcer la perception du public quant à la justice procédurale et à la légitimité des forces de l’ordre.
Si Maurice devait à son tour se doter de ces outils, il serait essentiel d’accompagner leur déploiement par un cadre légal clair et équilibré, garantissant à la fois la protection des citoyens et le respect de leur vie privée, ajoute Me Jean-Michel Ah Sen.