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Khoushal: Le 30/07/2025 à 10:05 | MAJ à 30/07/2025 à 10:08
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Publié : Le 30/07/2025 à 10:05 | MAJ à 30/07/2025 à 10:08
Par : Dooshina Appigadu

Le licenciement de deux employées du cabinet juridique ENS Africa Mauritius pour avoir porté le hijab sur leur lieu de travail soulève une vive controverse. Lors de la séance parlementaire, mardi, le député Kushal Lobine a interpellé le ministre du Travail, Reza Uteem, pour faire la lumière sur cette affaire. Le ministre Uteem a livré une chronologie détaillée des faits, tout en annonçant que son ministère a saisi l’Employment Relations Tribunal et qu’un renforcement de la législation est à l’étude.

Deux employées d’ENS Africa Mauritius ont rapporté au ministère du Travail, les 5 et 6 juin 2025, qu’on leur avait interdit de porter le hijab sur leur lieu de travail. Le 13 juin, elles ont été suspendues, estimant être victimes de discrimination religieuse. Elles ont alors déposé une plainte formelle auprès du ministère.

L’entreprise a été convoquée le 25 juin. Elle a évoqué un code vestimentaire « en vigueur depuis 30 ans », bien qu’aucune politique écrite ne l’encadre. Le 2 juillet, les salariées ont saisi la Commission de Médiation et de Conciliation, conformément à l’Employment Relations Act. Trois réunions ont été fixées, mais ENS Africa n’a assisté à aucune d’elles. La Commission a donc conclu à un blocage et recommandé le renvoi de l’affaire devant l’Employment Relations Tribunal (ERT).

Le 21 juillet, les deux employées ont reçu une lettre de licenciement, antidatée du 18 juillet, les accusant d’avoir propagé de fausses informations portant atteinte à la sécurité du cabinet. Elles ont sollicité à nouveau l’intervention du ministère. Une enquête a été menée le 23 juillet, en présence des représentants d’ENS Africa. Le cabinet a accepté de payer les indemnités légales mais a refusé toute réintégration.

Le ministre Reza Uteem a dénoncé l’absence de procédure disciplinaire et l'absence de signalement des menaces supposées à la police. L’affaire a été portée devant l’ERT et les salariées orientées vers le Workfare Programme. Elles ont également saisi l’Equal Opportunities Commission.

Trois cas similaires ont été recensés depuis 2022. Le gouvernement envisage désormais un durcissement de la législation pour mieux protéger les travailleurs contre toute forme de discrimination.