À Antananarivo, la capitale malgache, la tension reste extrême après des manifestations violentes contre les coupures d’eau et d’électricité qui ont paralysé la ville. Des habitants sont descendus dans les rues jeudi pour exprimer leur colère, et les affrontements avec les forces de l’ordre ont dégénéré, entraînant incendies, pillages et destructions dans plusieurs commerces et résidences.

La capitale malgache a été plongée dans l'obscurité à la suite d'un couvre-feu, décrété après des manifestations ayant dégénéré en violences et en destructions. Jeudi, des habitants sont descendus dans les rues pour protester contre les coupures d'électricité prolongées et les pénuries d'eau récurrentes qui privent parfois les foyers et les commerces d'énergie pendant plus de douze heures. Les autorités ont pris cette mesure afin de rétablir l’ordre et de prévenir de nouveaux incidents.

Malgré l'intervention des forces de l'ordre, armées de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, le désordre a perduré. Des banques, des supérettes, des magasins d’électroménager, ainsi qu'une station de téléphérique, ont été la proie d’incendies et de vols, tandis que les résidences de trois parlementaires proches du pouvoir ont été incendiées.

Brandissant un drapeau pirate inspiré de la série japonaise One Piece, symbole de contestation anti-régime déjà utilisé en Asie, les manifestants ont répondu à un appel diffusé sur les réseaux sociaux. Malgré un important déploiement de forces de l’ordre dès l’aube, les autorités n’ont pas pu empêcher les dégradations.

Le président Andry Rajoelina, en déplacement à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, n’a pas commenté la situation. Les écoles resteront fermées vendredi et un vol Air France a été dérouté vers l'île Maurice pour des raisons de sécurité.