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Sahil Jeemon: Le 19/12/2025 à 13:21 | MAJ à 19/12/2025 à 13:24
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Publié : Le 19/12/2025 à 13:21 | MAJ à 19/12/2025 à 13:24
Par : Yeshoda Keenoo

L’année 2025 marque un tournant pour le système judiciaire mauricien. Dans sa Newsletter Criminal Justice 2.0 – édition décembre 2025, le Bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) dresse le constat d’un appareil judiciaire sous forte pression, tout en annonçant d’importantes réformes prévues pour 2026.

Entre le 1er janvier et le 30 novembre 2025, le Bureau du DPP a traité 444 affaires devant la Cour intermédiaire, 143 dossiers référés à la Cour suprême, 33 affaires de la Financial Crimes Division et 58 cas devant la Children’s Court. À cela s’ajoutent 4 024 dossiers de liberté sous caution et 526 représentations du public, témoignant d’une charge de travail croissante.

Dans son message de fin d’année, le DPP, Me Rashid Ahmine, Senior Counsel, souligne le rétablissement de prérogatives constitutionnelles clés en 2025, notamment l’autonomie financière du Bureau du DPP et son autorité exclusive en matière de poursuites pour corruption et crimes financiers. Il rappelle également que la détention pré-procès est désormais encadrée par son aval.

Parmi les réformes annoncées figure la suppression des charges provisoires à partir de 2026, une mesure destinée à renforcer les garanties constitutionnelles, mais qui pose aussi la question de la capacité des institutions à respecter de nouveaux délais d’enquête.

La Newsletter évoque également la création prochaine d’une National Crime Agency et d’un National Prosecution Service, ainsi que la nécessité d’accélérer la modernisation technologique du système judiciaire, notamment à travers l’intelligence artificielle, l’e-filing et les audiences virtuelles.

Enfin, la publication aborde plusieurs enjeux sociétaux, dont la santé mentale des professionnels du droit, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, la protection de l’environnement et la réforme de la formation des jeunes juristes.

À l’approche de 2026, le Bureau du DPP prévient : la réussite de la transition vers une Criminal Justice 2.0 dépendra des moyens humains, financiers et technologiques alloués à la justice.