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Keshinee: Le 30/07/2025 à 11:09 | MAJ à 30/07/2025 à 11:12
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Publié : Le 30/07/2025 à 11:09 | MAJ à 30/07/2025 à 11:12
Par : La Redaction

La pénurie de devises étrangères, en particulier de dollars américains, devient un point de friction majeur pour l’économie mauricienne. Les importateurs rencontrent de plus en plus de difficultés pour honorer leurs paiements internationaux, contraints d’attendre plusieurs jours pour obtenir des montants souvent modestes. Cette situation ralentit les activités commerciales, accentue les difficultés logistiques et alimente une hausse des prix déjà ressentie par les consommateurs.

Le 18 juillet dernier, la Banque de Maurice a injecté 20 millions de dollars sur le marché dans une tentative d’alléger la pression, mais cette intervention est jugée insuffisante par de nombreux opérateurs économiques. Lors d’une question parlementaire, le Premier ministre a d’ailleurs révélé que les seules importations de véhicules, en juin 2025, ont entraîné une sortie nette de devises estimée à 200 millions USD, aggravant davantage le déficit commercial et la pression sur le marché des changes.

À terme, cette crise pourrait freiner les investissements, fragiliser les petites entreprises et accentuer l’inflation importée, difficile à maîtriser sans mesures structurelles.

L’économiste Ibrahim Malleck estime que les interventions ponctuelles de la Banque de Maurice sont rapidement absorbées par le marché. Il observe que malgré la présence de liquidités dans le système bancaire, les entreprises et les particuliers éprouvent de plus en plus de mal à obtenir les devises nécessaires pour leurs paiements. Selon lui, bien que Maurice ne dispose pas d’un contrôle officiel des changes, la rareté actuelle impose une gestion très prudente des ressources en devises. Cela touche tous les acteurs économiques : PME, grandes entreprises et particuliers.

Pour Ibrahim Malleck, il n’existe pas de solution miracle à court terme. Selon lui, la seule réponse durable passe par un renforcement de la compétitivité internationale. Il appelle à une révision du modèle économique mauricien afin de reconstruire une base exportatrice solide. Une relance de la production locale est également évoquée comme piste pour réduire la pression sur les devises. Toutefois, il insiste sur le fait qu’il faudra mener plusieurs actions simultanées, et qu’il n’y a « ni voie facile ni solution rapide » pour résoudre cette crise monétaire.