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Keshinee: Le 28/07/2025 à 11:25 | MAJ à 28/07/2025 à 11:26
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FCC MAURITIUS
Publié : Le 28/07/2025 à 11:25 | MAJ à 28/07/2025 à 11:26
Par : Neevesh Narainen

Ce qui devait incarner un exercice de transparence ressemble, aux yeux de certains observateurs, à une démonstration de force jugée excessive. Depuis plusieurs semaines, la Financial Crimes Commission (FCC), bras armé de l’État dans la traque aux détournements liés au système de « Reward Money », multiplie les interpellations, visant plusieurs hauts gradés de la police.

Lilram Deal, Faraaz Mooniaruth, Yeshdeo Seeboruth et l’ACP Dunraz Gungadin. Quatre noms désormais sur toutes les lèvres, arrêtés de façon spectaculaire, comme s’ils représentaient une menace immédiate. Pourtant, aucun n’était en fuite. Tous disposent d’attaches solides, d’un casier judiciaire vierge et cumulent des décennies de service.

La FCC, de son côté, oppose systématiquement des objections à la libération sous caution, souvent sans argumentation jugée suffisamment étayée, évoquant des « risques d’ingérence » qui rappellent plus des affaires mafieuses que des enquêtes administratives. Dans le cas de Mooniaruth, Seeboruth et Gungadin leurs collègues s’interrogent : pourquoi les maintenir en détention sans inculpation formelle et attendre le lendemain pour les présenter à la justice ?

L’opération menée aux Casernes centrales, avec perquisitions, désactivation des codes d’accès et portes verrouillées, a ajouté au malaise.

Des scènes ubuesques, filmées discrètement par des témoins médusés, montrent des officiers de carrière traités comme de simples criminels dans leurs propres locaux.

Personne ne remet en cause la nécessité de faire toute la lumière sur d’éventuels abus dans le système de récompenses. Mais faut-il, pour autant, briser des réputations et des carrières avant même qu’un procès ne tranche ?

La méthode, jugée brutale et sans nuance, suscite de vives interrogations. La lutte contre la corruption ne saurait se résumer à des opérations de communication ou à des règlements de comptes. Encore faut-il que justice soit rendue, et non instrumentalisée.