La Fédération des Travailleurs Unis (FTU) monte au créneau et interpelle le ministre du Travail et des Relations industrielles, Reza Uteem, sur ce qu’elle qualifie de traitement inéquitable des travailleurs du secteur privé, assimilés à des « citoyens de seconde zone ».

Dans une lettre adressée au ministre ce lundi 22 décembre, la fédération rappelle que les salaires et conditions de travail des fonctionnaires sont révisés tous les cinq ans par le Pay Research Bureau (PRB), un acquis obtenu après de longues luttes syndicales. Toutefois, elle déplore les récentes déclarations du Premier ministre à l’Assemblée nationale, estimant qu’elles ont eu un impact sérieux sur le rapport du PRB.

Selon la FTU, le rapport met en évidence une disparité salariale préoccupante, d’autant plus que les rémunérations des ministres, députés, du Président de la République et d’autres hauts responsables auraient été volontairement différées pour être publiées dans un autre rapport. Une décision perçue comme délibérée par la fédération.

Concernant le secteur privé, la FTU rappelle que le National Remuneration Board (NRB), censé revoir les salaires et conditions d’emploi, n’a procédé à aucune mise à jour substantielle depuis plus de dix ans. Elle critique également le mode de nomination des membres du NRB, jugé politique, ainsi que le rejet systématique des revendications syndicales par certains employeurs, qui considèrent la compensation salariale comme une augmentation de salaire.

La fédération insiste sur le fait que la compensation salariale n’est qu’un ajustement lié à l’inflation et non une réelle revalorisation. Elle appelle ainsi le gouvernement à mandater le NRB pour une révision urgente des salaires du secteur privé, proposant un cycle de révision tous les trois ans afin de corriger les inégalités et reconnaître la contribution essentielle des travailleurs privés à l’économie nationale.