La question de la barrière linguistique s’impose comme un défi majeur face à la montée en nombre des travailleurs étrangers à Maurice, principalement pour ceux originaires du Bangladesh et du Népal. Peu familiers avec les langues locales telles que le créole, le français ou l'anglais, ces travailleurs rencontrent de sérieuses difficultés de communication, engendrant malentendus et isolement. Un constat préoccupant, particulièrement sur les lieux de travail où l’intégration culturelle et la productivité sont mises à l’épreuve.
Le syndicaliste Reaz Chuttoo, président de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP), soulève l’importance d’adopter des solutions concrètes pour atténuer ce problème. Il propose, entre autres, la mise en place de formations linguistiques adaptées, la présence de traducteurs sur les sites de travail et l’utilisation de supports visuels pour faciliter les échanges.
Pour Reaz Chuttoo, la langue doit être un critère de recrutement, surtout dans des secteurs tels que le service à la clientèle, pour garantir une meilleure intégration et fluidité de la communication.
De son côté, Andy, chef d'animation dans un hôtel, insiste sur l’importance capitale d’une bonne communication. Selon lui, un manque de maîtrise linguistique peut non seulement affecter la qualité du service, mais également engendrer des problèmes organisationnels.
Cependant, certains estiment que cette barrière linguistique n'est pas insurmontable. Dorinne, que nous avons rencontrée dans la capitale, assure que les Mauriciens s'adaptent facilement aux situations. Selon elle, "les Mauriciens trouvent toujours un moyen de se faire comprendre, peu importe les difficultés linguistiques".
Le débat demeure ouvert. Alors que certains restent optimistes quant à une adaptation naturelle des travailleurs étrangers, d'autres, comme Reaz Chuttoo et Andy, insistent sur la nécessité d’initiatives concrètes pour surmonter cette barrière de la langue.