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Keshinee: Le 11/03/2025 à 11:50 | MAJ à 11/03/2025 à 11:51
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Publié : Le 11/03/2025 à 11:50 | MAJ à 11/03/2025 à 11:51
Par : Keshinee

Depuis son accession à l’indépendance en 1968, Maurice a réalisé une mue économique spectaculaire, passant d’une économie agricole à faible revenu à un modèle diversifié et prospère. Souvent qualifié de « miracle mauricien », le parcours de l’île s’impose aujourd’hui comme une success-story africaine.


Au moment de son indépendance, Maurice reposait quasi exclusivement sur la culture de la canne à sucre. Cette monoculture couvrait 90 % des terres agricoles et représentait 20 % du PIB ainsi que 60 % des recettes d’exportation. Une dépendance qui rendait l’île vulnérable aux fluctuations des cours mondiaux. Conscient du danger, le gouvernement a rapidement amorcé une stratégie de diversification économique dans les années 1970.

La première révolution économique se produit dans les années 1980 avec la création des zones franches industrielles, favorisant le développement du textile. En 1983, ce secteur dépasse pour la première fois l’industrie sucrière en termes de recettes d’exportation, marquant un tournant décisif.


Dans les années 1990, Maurice mise sur le tourisme, un secteur devenu l’un des piliers de son économie. L’ouverture de l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam en 1987 accélère cette dynamique. Dès 1995, le pays accueillait plus de 400 000 touristes par an, chiffre grimpant à 1,4 million en 2019.


Le début des années 2000 marque une nouvelle phase de diversification avec l’essor du secteur financier. La création de la Mauritius Financial Services Commission (FSC) en 2001 structure ce secteur en pleine expansion, positionnant l’île comme un centre financier offshore attractif.


Dans les années 2010, Maurice opère un virage numérique. Le lancement du projet « Smart Mauritius » en 2014 favorise l’émergence d’un hub technologique, stimulant la croissance des services informatiques et de l’externalisation.


Aujourd’hui, Maurice figure parmi les économies les plus compétitives d’Afrique. En 2024, elle occupe la 45e place de l’Indice mondial de l’innovation, contre la 52e en 2022. La Banque mondiale la classe au 13e rang mondial pour la facilité de faire des affaires en 2020.


Cependant, des défis de taille subsistent : la dépendance à certains secteurs, la fuite des cerveaux, la rareté de la main-d’œuvre qualifiée et le vieillissement de la population. Un rapport présenté le 10 décembre 2024 par le Premier ministre Navin Ramgoolam dresse un bilan économique inquiétant, avec une révision à la baisse de la croissance pour 2023 (5,6 %) et 2024 (5,1 %), ainsi qu’un déficit budgétaire recalibré à 5,7 % du PIB.


Malgré ces obstacles, Maurice continue d’innover et de s’adapter. En ce 57e anniversaire de l’indépendance, Maurice peut légitimement se féliciter de son évolution : d’une économie sucrière fragile à une nation prospère et dynamique, elle demeure un modèle de réussite en Afrique et au-delà.