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Khoushal: Le 13/09/2025 à 15:15 | MAJ à 13/09/2025 à 15:16
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Publié : Le 13/09/2025 à 15:15 | MAJ à 13/09/2025 à 15:16
Par : Dorothy Bonnefemme

L’ONG Eco-Sud a logé, le 27 août 2025, une demande d’injonction en Cour suprême afin de mettre un frein aux activités illégales de nage avec les baleines, cachalots et tortues marines dans les eaux mauriciennes.

Cette démarche vise 23 parties, locales et étrangères : sociétés, particuliers, opérateurs de bateaux, skippers, moniteurs d’apnée de renommée mondiale, photographes sous-marins, influenceurs et directeurs de compagnies. Selon Eco-Sud, tous participent à une industrie parallèle qui prospère en toute impunité depuis plusieurs années, avec une promotion agressive sur internet.

Le Juge en Chambre a refusé, dans un premier temps, d’accorder une injonction ex parte. La décision sera prise après que les défendeurs auront été entendus. En attendant, Eco-Sud demande que ces activités cessent immédiatement, en vue d’une action principale en responsabilité civile que l’ONG compte loger prochainement.

Sous couvert d’une activité prétendument « respectueuse » et « durable », Eco-Sud dénonce en réalité un harcèlement constant des cétacés : dizaines de bateaux, centaines de nageurs, moteurs bruyants, comportements intrusifs. Ce tourisme anarchique aurait déjà causé des blessures à des cachalots, perturbé leur repos, leur reproduction et leur survie.

Les chiffres sont alarmants. Selon la Marine Megafauna Conservation Organisation (MMCO), la population résidente de cachalots à Maurice est passée d’une trentaine d’individus avant 2022 à seulement 25 fin 2024. Plusieurs carcasses ont été retrouvées ces dernières années, souvent avec des blessures graves liées à des collisions. Des photos de bébés cachalots blessés à la tête circulent même sur les réseaux sociaux.

Eco-Sud accuse les autorités, d’avoir fermé les yeux trop longtemps, malgré les dispositions claires de la Fisheries Act 2023.

Le Juge en Chambre décidera de la demande d’injonction une fois tous les défendeurs entendus. Mais avec 23 parties impliquées, le processus judiciaire s’annonce long, alors même que la situation est qualifiée d’urgente par Eco-Sud.