
AFRINIC, le registre régional internet pour l’Afrique, a enfin tenu ses élections pour le Conseil d’administration 2025, du 10 au 12 septembre, après quatre années marquées par des conflits internes, des procès et des dysfonctionnements qui ont paralysé la gestion des ressources internet sur le continent.
Sur un total de 581 électeurs inscrits, 548 avaient complété leur enregistrement biométrique, soit 94 %, tandis que 33 membres ne l’avaient pas encore finalisé. Au terme du scrutin, 484 votes ont été effectivement exprimés, illustrant un engagement relativement limité malgré l’importance stratégique de ces élections, supervisées par Commission électorale de Maurice.
Le nouveau Conseil se compose de huit membres issus de différentes régions d’Afrique et d’experts indépendants :
Abdelaziz Hilali (Afrique du Nord)
Adewale Adedokun Emmanuel (Afrique de l’Ouest)
Kaleem Ahmed Usmani (Océan Indien)
Laurent Ntumba Kayemba (Afrique Centrale)
Carla Sanderson (Afrique Australe)
Dr Fiona Asonga, PhD (Afrique de l’Est)
Ben Roberts (Indépendant, non-régional)
Adewole David Ajao (Indépendant, non-régional)
Ces nominations ont été largement influencées par l’Internet Service Providers’ Association d’Afrique du Sud (ISPA), dont la liste de candidats a été élue à 100 %. Fait notable, l’Afrique du Sud représente 47 % des membres AFRINIC et constitue le plus grand bloc électoral, soulevant des interrogations sur l’équilibre régional. De plus, sur 2 430 membres, 581 électeurs se sont inscrits et à peine plus de 484 ont participé au vote, illustrant un faible engagement malgré l’enjeu stratégique de ces élections.
Les défis sont considérables. Le Conseil doit prioritairement : rétablir les opérations normales de gestion des adresses IPv4, IPv6 et des numéros de systèmes autonomes (ASNs), traiter les demandes en souffrance depuis des mois, garantir une allocation équitable des ressources et renforcer la transparence institutionnelle. La révision des politiques en consultation avec la communauté, ainsi que l’implication active des gouvernements, régulateurs, entreprises, universités et société civile, seront déterminantes pour éviter que les erreurs passées ne se reproduisent.
La réussite du nouveau Conseil sera scrutée par l’ensemble de la communauté technologique africaine.