
À compter de ce mercredi 1er octobre, plusieurs secteurs de l’économie mauricienne connaissent un tournant majeur avec la mise en application de dispositions phares du Budget 2025-26. Parmi celles-ci figurent le rabaissement du seuil d’enregistrement à la TVA, l’introduction d’une « Tourist Fee » de 3 euros par nuit et par touriste, ainsi que l’extension du droit d’accise aux produits sucrés.
La première mesure concerne la création d’une taxe touristique de 3 euros par nuit pour chaque visiteur âgé de 12 ans et plus, séjournant dans des hôtels, maisons d’hôtes, résidences touristiques ou domaines. Les établissements collecteront ce montant pour le reverser à la Mauritius Revenue Authority (MRA). Selon le gouvernement, cette taxe vise à élargir l’assiette des recettes publiques, financer des projets d’infrastructures et promouvoir un tourisme durable, dans un contexte de forte concurrence régionale. Du côté des opérateurs, certains ont déjà annoncé une hausse des tarifs allant jusqu’à 15 %.
Autre réforme majeure : le rabaissement du seuil de TVA de Rs 6 millions à Rs 3 millions de chiffre d’affaires annuel. À partir du 1er octobre, de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) devront obligatoirement s’enregistrer. Pour le gouvernement, cette mesure devrait générer environ Rs 2 milliards supplémentaires chaque année et renforcer l’équité fiscale. Mais du côté des gérants, les inquiétudes sont réelles : fardeau administratif accru, coûts de conformité plus élevés, risques de sanctions et répercussions potentielles sur les prix à la consommation.
Sur le plan de la santé publique, l’accise sur les produits sucrés sera désormais étendue aux chocolats et aux glaces, au tarif de 12 sous par gramme de sucre. Objectif affiché : réduire la consommation excessive et limiter l’incidence des maladies non transmissibles.
Si le gouvernement considère ces mesures comme nécessaires pour renforcer la résilience budgétaire face au déficit et à la dette publique, une partie du secteur privé les perçoit comme un frein au dynamisme économique.