
L’African Growth and Opportunity Act (AGOA), accord américain offrant un accès préférentiel aux produits des pays d’Afrique subsaharienne, est arrivé à échéance hier, le 30 septembre 2025. Il concerne de nombreux produits mauriciens, notamment textiles et vêtements, qui bénéficient ainsi d’un marché privilégié aux États-Unis.
Sans renouvellement, ces produits seraient soumis aux tarifs douaniers standards, alourdissant les coûts, réduisant les marges et mettant en danger emplois et entreprises. Les opérateurs mauriciens retiennent leur souffle en attendant le verdict final avec le lobbying qui se poursuit à Washington auprès du Congrès américain.
Ce dispositif, instauré en 2000, a permis aux exportateurs mauriciens, notamment dans le textile et l’habillement, d’accéder au marché américain sans droits de douane ni quotas, constituant un atout majeur pour les exportations du pays. Sans renouvellement, les conséquences seraient immédiates : hausse des coûts, marges réduites et entreprises fragilisées face à une concurrence régionale accrue. À terme, c’est tout un pan de l’économie et de l’emploi qui serait menacé.
Pour un secteur qui emploie des milliers de travailleurs et contribue significativement aux recettes d’exportation, l’AGOA a représenté un levier essentiel de compétitivité et d’investissement. L’incertitude demeure à Washington, où le Congrès doit encore se prononcer. Selon Reuters, l’administration Trump aurait exprimé son soutien à une prolongation d’un an, mais tant qu’aucune décision finale n’est actée, le risque d’un vide juridique reste entier.
Au-delà du court terme, cette échéance révèle une vulnérabilité structurelle : l’économie mauricienne dépend encore fortement d’un régime préférentiel non garanti à long terme. Les analystes et économistes appellent à exploiter davantage les accords régionaux et bilatéraux existants, afin de diversifier les débouchés et réduire la dépendance à un seul marché.
Les opérateurs mauriciens attendent avec attention la position de Washington, conscients que la décision finale influencera directement la compétitivité de leurs exportations et l’avenir de nombreux emplois dans le secteur.