
La Financial Crimes Commission (FCC) a intensifié ses efforts dans plusieurs dossiers sensibles. L’institution s’est attelée à la réouverture de nombreuses affaires restées en suspens sous le précédent gouvernement.
Parmi les dossiers marquants, l’ancien ministre Maneesh Gobin, longtemps soutenu publiquement par Pravind Jugnauth dans l’affaire « Stag Party », a été entendu par les enquêteurs ce vendredi 28 février au Réduit Triangle, dès la levée de l’alerte cyclonique.
Autre dossier qui a mobilisé l’équipe de la FCC : la saisie de valises contenant Rs 114 millions. Moins de 24 heures après avoir récupéré le dossier, la FCC a mis en branle une opération d’envergure, mobilisant ses équipes jusqu’aux petites heures du matin. Cette enquête a conduit les enquêteurs jusqu’à la résidence de l’ancien Premier ministre à Angus Road, à son arrestation pour soupçons de blanchiment d’argent, et a entraîné l’ouverture de la Week-End Court pour sa motion de remise en liberté, qui lui a été accordée à 23 h 45 le dimanche 16 février.
La Commission s’est également penchée sur des affaires dites « dormantes », notamment le vol présumé d’une somme de Rs 1,6 millions par un groupe de policiers dirigé par le sergent Paramasiven Arnasala, alors responsable d’une unité d’enquête criminelle. Malgré les dénonciations répétées du plaignant Iqbal Ramchurn et de ses avocats, l’affaire n’avait jamais fait l’objet d’une enquête approfondie sous l’ancienne direction de la FCC.
L’instance anti-corruption s’intéresse aussi aux transactions liées au Molnupiravir, un médicament ayant fait polémique lors de son acquisition par le gouvernement mauricien. Lors de son interrogatoire le 19 février dernier, Dalida Allagapen, ancienne Senior Chief Executive au ministère de la Santé, a expliqué que le ministère avait agi selon les directives de l'ancien ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, et que toutes les décisions étaient prises en conformité avec les recommandations du High Level Committee, présidé par l'ancien Premier ministre Pravind Jugnauth. Kailesh Jagutpal y est attendu incessamment pour sa version des faits.
La FCC fait souvent face à des critiques concernant la lenteur avec laquelle ses enquêtes sont menées. Une source proche nous a fait part que ce sont surtout les démarches administratives qui en sont la raison.
Par exemple, dans le cas de l’enquête sur l’acquisition des comprimés Molnupiravir, des documents officiels sont attendus des autorités indiennes quant à cet achat.
L’enquête peinerait à avancer sans ces documents. Les enquêteurs pourraient détenir ces informations, mais seuls les documents officiels permettront de convoquer les suspects pour un interrogatoire et de les considérer comme preuves devant le tribunal.
Par ailleurs, des investigations ont été ouvertes sur des irrégularités présumées au sein de la National Transport Corporation (NTC) visant notamment un ancien haut responsable de l’institution.
L’affaire de Chavan Dabeedin, ancien cadre du Central Electricity Board (CEB) pour avoir reçu un pot-de-vin de plus de Rs 1,2 millions pour l’installation de câbles souterrains suit aussi son cours. Pour rappel, ce cas est indirectement lié à l’affaire St-Louis.
Peu après les législatives de 2024, la FCC a intensifié son action, enchaînant les enquêtes sur des affaires à fort enjeu.
Selon une de nos sources, les différentes divisions de l’institution collaborent désormais mieux qu’avant, garantissant une meilleure efficacité quant au traitement de ces dossiers. Cette même source qui affirme qu’il n’y pas d’interférence politique quant à ces enquêtes…