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Narain Jasodanand: Le 02/05/2025 à 19:26 | MAJ à 02/05/2025 à 19:30
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Publié : Le 02/05/2025 à 19:26 | MAJ à 02/05/2025 à 19:30

On sait maintenant que le groupe Maradiva doit Rs 1,6 milliard à la SBM et Rs 1,65 milliard à la MIC, dont au moins Rs 1,3 milliard au taux d’intérêt de seulement 3.5%. Ce que l’on savait moins, c’est que des Rs 1,6 milliard dues à la SBM, Rs 450 m sont venues de la … MCB. Comment ?

Maradiva avait une dette de Rs 450 m auprès de la MCB, intérêts compris. La dette était en souffrance. A la demande de Maradiva, la SBM a procédé à un ‘Buy Back’ de cette dette. Normalement, une banque ne reprendrait une dette d’un client qu’exceptionnellement comme lorsque l’entreprise débitrice n’a pas de difficultés financières.

Déshabiller St Pierre …

D’ailleurs, nous dit un banquier, la Banque de Maurice interdit ce genre de ‘debt buy back’ et il se demande pourquoi la banque centrale a laissé faire. Tout en soulignant que le rôle de la BOM est d’empêcher de déshabiller Saint Pierre pour habiller Saint Paul.

Était-ce parce que Maradiva savait qu’elle ne pouvait plus rembourser à la MCB ? Était-ce parce que Maradiva espérait un effacement de la dette par la SBM ? s’interroge notre interlocuteur qui se demande si la SBM et la BOM ont aussi évalué le ‘group exposure.’ Et concernant le taux de 3.5% qui aurait été aussi appliqué par la SBM sur une partie des prêts, le banquier est surpris car normalement on n’accorde de tels taux que lorsque les risques de non remboursement sont très minimes.

Cependant, c’est la manière dont cette demande de ‘debt buy back’ venant de Maradiva a été traitée par la SBM qui étonne. Mais tout comme pour les autres prêts à pertes accordés en milliards à des étrangers par la SBM et pour les investissements à risques faits par la MIC, il est difficile de situer les responsabilités même si c’est le CEO de l’époque de la SBM qui a joué le rôle de courroie de transmission entre les différents départements de la SBM.

La demande de Maradiva a été transmise par ce CEO au département de Credit Underwriting Team (CUT) pour être analysée.  Cette équipe a le droit d’approuver pour un montant ne dépassant pas Rs 500 m. Si le montant dépasse Rs 500 m, le CUT peut juste le recommander mais l’approbation finale doit être donnée par le Credit Management Forum (CMF). Si le CUT ne recommande pas une demande de plus de Rs 500 m, l’affaire s’arrête là.

Le CUT court-circuité

Dans le cas de Maradiva, puisque la demande était de moins de Rs 500 m, le CUT pouvait approuver. Mais il ne l’a pas fait. La demande aurait dû donc être rejetée et ne pas être transmise au CMF. A savoir que les membres du CUT sont des experts et leur opinion compte le plus. Ce qui n’est pas l’attribut des membres du CMF.

Or, l’ex-CEO de la SBM a quand même transmis le dossier au CMF qui l’a approuvé. Cela en l’absence de la recommandation du CUT et, plus grave, en présence du rejet du CUT de ce dossier !

La responsabilité collective des membres du CMF est engagée, certes, mais celle du CEO aussi, car c’est lui qui a piloté le dossier. On nous parle de menaces à peine voilées de rapporter en haut lieu tous ceux qui étaient contre la demande. Et c’est sans compter ses recommandations enthousiastes en faveur de la demande d’acheter la dette de Rs 450. Tout comme Jitendra Bissessur l’avait fait pour plusieurs dossiers à la MIC.

Résultat des courses, Maradiva n’avait plus à craindre une menace de saisie ou de mise en liquidation de la part de la MCB, sur laquelle la kwizinn n’avait pas de pouvoir. La MCB, elle, est contente de s’être débarrassée d’un prêt toxique vers la SBM qui se retrouve donc avec Rs 450 m supplémentaires à la rubrique de ‘Impaired Loans.’