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TopFMaster: Le 03/03/2025 à 09:35 | MAJ à 03/03/2025 à 09:37
Publié : Le 03/03/2025 à 09:35 | MAJ à 03/03/2025 à 09:37
Par : TopFMaster

Des exemptions de taxes, des terrains à dimensions cachées et un projet sur papier de Smart City vendu à la MIC. C’est un des deals de la MIC dont personne ne parle. Narain Jasodanand

L’affaire entre la Mauritius Investment Corporation (MIC) et Omnicane est l’un de ces accords financiers qui soulèvent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses. Derrière des exonérations fiscales généreuses et des acquisitions de terrains à des prix discutables, ce deal mérite une attention particulière.

Dès le lancement de son projet de Mon Trésor Smart City en 2016, Omnicane a été gâtée par des facilités fiscales. L’entreprise a converti environ 283 arpents de terres agricoles en terrains résidentiels. Selon la loi en vigueur à l’époque, Omnicane aurait dû payer une Land Conversion Tax de 1,2 million de roupies par arpent, soit un montant total de 339 millions de roupies. Cependant, un amendement porté à la Sugar Industry Efficiency Act, en décembre 2016, a exonéré Omnicane de cette taxe, et ce, spécifiquement pour les projets de Smart City. Trois mois plus tard, Omnicane obtenait son certificat Smart City Scheme.

Les choses se sont ensuite accélérées. Le 17 mars 2017, Omnicane signe un MOU avec le promoteur belge Peter Wilhem pour un projet de Smart City, qui devait inclure un studio de cinéma. La Smart City n’a jamais vu le jour.

En juin 2021, Omnicane se retrouve confrontée à des difficultés financières et à une dette de 10 milliards de roupies à la suite de l'impact du Covid-19.

C’est alors que la MIC entre en scène. Le 31 mars 2021, la MIC rachète 100 % des actions du projet Mon Trésor Smart City pour 2,41 milliards de roupies. Mais ce projet, en réalité, se compose principalement de terrains agricoles plantés de canne à sucre, avec des bâtiments dont la nature et la valeur demeurent floues. De plus, l’emplacement de ces terrains, à proximité d'un aéroport avec des décollages et atterrissages incessants, ne correspondait pas à ce qui était initialement envisagé pour une Smart City.

Ce qui est encore plus troublant, c’est qu’après l’exemption de la Land Conversion Tax, il semble que la Land Transfer Tax de 5 %, normalement due lors de la vente du projet à la MIC, ait également été exonérée, privant ainsi le fisc d’environ 240 millions de roupies.

Mais le deal ne s’arrête pas là. La MIC a également acheté d’autres terrains d'Omnicane dans les régions de Britannia, Mon Trésor et Plaine Magnien pour un total de 2,037 milliards de roupies. Cependant, aucune information officielle n’a été donnée concernant la superficie exacte de ces terrains ni sur les taxes payées ou exemptées.

Et le plus surprenant, c’est qu’Omnicane refuse de fournir des détails concernant ces terrains, notamment si la vente s’est effectuée au prix agricole, résidentiel ou commercial. Les informations concernant la superficie des terrains acquis pour un montant total de 4,45 milliards de roupies sont également tenues secrètes, tant par Omnicane que par la MIC.

Enfin, malgré nos sollicitations, la nouvelle CEO de la MIC, Kreeti Devi Jugassing-Harrah, n’a pas répondu aux demandes d’éclaircissements sur cette affaire.

Ce deal entre la MIC et Omnicane, marqué par des exonérations fiscales généreuses, des terrains achetés à des prix peu clairs et un manque flagrant de transparence, soulève de nombreuses questions sur la gestion des fonds publics et l’éthique de ces transactions. Ces pratiques, en apparence avantageuses pour Omnicane, sont-elles réellement conformes aux principes de bonne gouvernance et de transparence ?

En voilà un dossier qui intéresserait le ministre Ashok Subron, leader de Resistance ek Alternative, qui n’est pas passé par quatre chemins pour sortir contre ceux-là même qui, maintenant, gravitent autour du gouvernement de l’Alliance de Changement. Dans un entretien, le ministre de la Sécurité sociale a affirmé ceci : « Je dois dire au peuple que les gros capitalistes, les spéculateurs et autres parasites, qui gravitent autour de l’État, sont toujours là ».