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Keshinee: Le 25/08/2025 à 08:44 | MAJ à 25/08/2025 à 09:49
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MASA
Publié : Le 25/08/2025 à 08:44 | MAJ à 25/08/2025 à 09:49
Par : Vanessa Mathews Saramandif

Depuis dimanche 24 août, la Mauritius Society of Authors (MASA) a connu un remaniement significatif au sein de son conseil d’administration. Parmi les nouveaux élus, Stephan Rezannah occupe désormais un siège d’office dans la catégorie « éditeurs ».

Dans le secteur théâtre et audiovisuel, Darmalingum Mootien et Gunesshun Hurry ont été désignés comme représentants. La catégorie auteurs-compositeurs sera quant à elle portée par Steve Augustin et Désiré Saramandif. Côté auteurs littéraires, Indurani Chatoo a été élue, tandis que Jonathan Christophe Bécherel représentera la section « autres œuvres ».

Cette élection survient dans un contexte marqué par des scandales financiers, des retards dans le versement des royalties et des promesses de transparence.

Entre scandales financiers, retards de royalties et promesses de transparence, cette élection peut-elle vraiment changer les choses ?

La MASA, qui gère les droits d’auteur des créateurs mauriciens, traîne derrière elle une réputation entachée de scandales et de frustrations. Retards de paiement, manque de transparence dans la distribution des droits d'auteur, tarification jugée insuffisante (68 sous par diffusion) et absence de redevances pour les interprètes : autant de problèmes qui ont longtemps miné la confiance des artistes. Musiciens et écrivains dénoncent des inégalités persistantes et une opacité dans la gestion des fonds.

Certaines affaires ont profondément marqué les esprits. Ras Natty Baby a dû recourir à une mise en demeure pour récupérer Rs 457 500 de droits d’auteur impayés sur 102 mois, envisageant même une grève de la faim. La pandémie de Covid‑19 a mis en lumière d’autres fragilités, obligeant le ministère à augmenter les subventions pour couvrir les salaires.

Les scandales financiers récents ont également ébranlé l’organisme. Deux rapports d’audit, longtemps gardés secrets, révèlent des malversations : chèques périmés pour 3,4 millions de roupies, fonds étrangers non reversés (1,9 million), transferts injustifiés de 38,2 millions de roupies vers le compte administratif, et un écart inexpliqué de 28 millions entre droits d’auteur à distribuer et fonds disponibles. À cela s’ajoute un rapport préliminaire du comité d’enquête interne révélant une perte de Rs 2,4 millions liée au projet Fam OI, financé à partir du compte dédié aux artistes, contrairement aux engagements pris.

Sous la direction du directeur général Gérard Louise etdu président par intérim Richard Hein, la MASA promet désormais transparence et rapidité dans la distribution des Rs 95 millions encore en suspens. Les artistes espèrent que cette élection sera le point de départ d’un renouveau, avec une gestion plus équitable, des idées innovantes et une reconnaissance réelle de ceux qui font vibrer la musique mauricienne sur les scènes locales et internationales.

Pour les artistes mauriciens, c’est un appel au renouveau et à une justice longtemps attendue. La MASA, après des décennies de problèmes, pourrait enfin offrir une lumière au bout du tunnel. Il est toutefois à préciser que les élus de cette élection n’influencent pas la présidence de la direction. La tête de l’organisme, Gérard Louise, nommé il y a quelques mois, et le président par intérim Richard Hein restent les décideurs finaux.