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Narain Jasodanand: Le 16/04/2025 à 10:27 | MAJ à 16/04/2025 à 13:41
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Publié : Le 16/04/2025 à 10:27 | MAJ à 16/04/2025 à 13:41
Par : Narain Jasodanand

L’hôtel Maradiva, enregistré sous le nom de Dhyanavartum, a obtenu Rs 1,65 milliard de la SBM entre juin 2022 et février 2024. Nous l’apprenons du procès-verbal (n° 63/4) de la réunion du board de la MIC du 5 février 2024.
C’était lors de l’examen d’une troisième demande pour Rs 350 m venant de Maradiva. L’ex-CEO de la MIC, Jitendra Bissessur, a informé le board que cet hôtel avait déjà obtenu Rs 650 m le 28 juin 2022 de la MIC et une deuxième somme de Rs 650 m en 2023 sous forme de Convertible Secured Redeemable Bonds (obligations) de 9 ans. Il a laissé entendre que la demande de Rs 350 m faisait partie de la deuxième demande, initialement prévue à Rs 900 m. Après déboursement de Rs 650 m, il restait en fait Rs 250 m. Erreur de calcul de la part de Bissessur ou inflation ?
Le taux d’intérêt applicable à Maradiva pour les Rs 1,3 milliard déboursés était de 3,5 % par an et fixe. C’est-à-dire que, même si le taux d’intérêt allait augmenter – et il l’a fait depuis 2022 – Maradiva ne paiera que 3,5 %.
De plus, alors que le remboursement du capital était dû à la maturité des obligations, soit après 9 ans, Maradiva était tenue de rembourser un montant proportionnel pour chaque villa vendue à 400 000 $ l’unité. Or, elle n’a rien remboursé, comme l’a fait remarquer un membre du board le 5 février 2024.
Et que répond Jitendra Bissessur à cela ? Maradiva paie déjà les intérêts, comme si l’hôtel faisait une faveur à la MIC, nous dit un haut-cadre de la MIC. Et pour le capital non remboursé ? On ignore s’il est dû à la difficulté de Maradiva à trouver preneurs pour ses villas. En tout cas, Jitendra Bissessur a éludé la question en évoquant la valorisation de l’ensemble du groupe au 18 janvier 2023 – alors que nous étions en février 2024 – qui dépassait le montant des dettes, rendant ainsi, selon lui, l’investissement de la MIC au sein de Maradiva sécurisé.
On ignore ce que Jitendra Bissessur entendait exactement par « le groupe ». Quoi qu’il en soit, il annonce que la MIC a imposé comme garantie des charges fixes et flottantes de premier rang sur tous les actifs d’une filiale de Dhanyavartam, Cittamekam Ltd, qui n’en possède cependant pratiquement aucun ! Bien entendu, les actifs des directeurs pourraient être saisis, mais en vaudront-ils la peine ? Nous y reviendrons.
Bissessur parle aussi de charges sur les actifs de la maison mère Dhanyavartam, mais pas en garantie de premier rang, c’est-à-dire que ces charges ne seront cristallisées en cas de défaut de paiement que si d’autres banques laissent subsister quelques actifs à la MIC.
Le problème, c’est que Dhanyavartam a déjà emprunté plus que nécessaire auprès des banques commerciales. C’est Jitendra Bissessur lui-même qui l’a déclaré ce jour-là pour justifier le recours de l’hôtel à la MIC. Si les banques ne veulent plus prêter à Maradiva, n’est-ce pas parce que ladite Maradiva n’a plus de garantie à offrir ? Si Maradiva ne rembourse pas la MIC, y aura-t-il des actifs disponibles à saisir ?

Rénovations sur rénovations
Certes, si l’hôtel est en faillite, la MIC pourra toujours convertir ces obligations en actions puisque celle-ci a investi via des « Redeemable bonds ». Elle deviendrait ainsi l’un des actionnaires de l’hôtel, lequel est criblé de dettes et en perpétuelles rénovations.
Justement, il y avait un autre souci chez Maradiva : aucune rentrée d’argent n’a eu lieu dans ses comptes de 2022, comme l’a observé un membre du board de la MIC le 5 février 2024. Bien sûr, Jitendra Bissessur avait une explication : l’hôtel, selon lui, n’opérait pas pleinement car en rénovation.
Mais quelles étaient ces rénovations ? Difficile à dire ! Selon nos informations, Maradiva se consacrait surtout à construire des villas sur le terrain même de l’hôtel, « serre serrer », comme nous le dit un banquier, qu’elle allait vendre sous l’Invest Hotel Scheme.
En tout cas, après la fermeture pendant le Covid, Maradiva est restée non opérationnelle pendant de longs mois en raison de rénovations, tout en recevant continuellement de l’argent de la MIC. Justifiant la demande des Rs 350 m additionnels, Jitendra Bissessur donnera une explication qui mérite de figurer dans les manuels de la finance et du génie civil : « to cover the additional cost of renovation which included amongst others the re-opening operational expenses and termination of renovation costs. »