
Présentée comme un exercice fondé sur les principes de transparence et de méritocratie, la reconfiguration du conseil d’administration de la National Empowerment Foundation (NEF), enclenchée par un appel à candidatures le 16 janvier dernier, fait aujourd’hui l’objet de critiques.
C’est notamment la présence de Dany Marie, épouse du ministre de la Sécurité sociale et militante de Rezistans ek Alternativ (ReA), au sein du comité d’évaluation des candidatures, qui suscite des interrogations. Un postulant non retenu a d’ailleurs adressé une lettre au Premier ministre le 19 mai, dans laquelle il dénonce des manquements présumés dans la conduite du processus de sélection sous l’égide du ministère de l’Intégration sociale.
Kugan Parapen, ministre délégué à l’Intégration sociale et membre de Rezistans ek Alternative, défend toutefois l’exercice, affirmant que les nominations ont été effectuées en toute transparence et reposent uniquement sur des critères de mérite.
Mais cette version est loin de convaincre tous les observateurs. Pour Faizal Jeeroburkhan de Think Mauritius, la composition du panel d’évaluation pose problème en soi : « Les membres de ce panel affichent une appartenance politique claire. On est en droit de se demander si les personnes sélectionnées sont des nominés politiques et s’ils exécuteront leurs fonctions de manière impartiale », s’interroge-t-il.
Selon Faizal Jeeroburkhan, ce cas illustre une problématique plus large : « Il est impératif de revoir l’ensemble du système de nomination au sein des institutions publiques. Il faut un cadre légal repensé, avec de nouvelles procédures garantissant l’indépendance et la crédibilité. »
Il estime enfin que le flou entourant les critères de sélection et le manque de garanties d’objectivité dans cet exercice de nomination laissent planer le doute sur l’intégrité du processus.