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Keshinee: Le 03/06/2025 à 08:38 | MAJ à 03/06/2025 à 08:39
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FCC
Publié : Le 03/06/2025 à 08:38 | MAJ à 03/06/2025 à 08:39
Par : Keshinee

À quelques jours de la fête de l’Eid al-Adha, prévue pour le 8 juin prochain, la tension monte autour de l’importation de bétail destiné au rituel du Qurbani. La société Ubora Ventures, qui avait introduit une demande de permis le 25 avril 2025 pour importer 2 000 têtes de bétail en provenance d’Afrique du Sud, se retrouve confrontée à un refus des autorités mauriciennes. En toile de fond : une controverse administrative et des accusations graves visant le département vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie.

Le litige trouve son origine dans une correspondance du 15 mai 2025, émanant d’un vétérinaire privé de Mushlendow Feedlot en Afrique du Sud, sollicitant un amendement à l’article 1 du permis d’importation. Ce dernier souhaitait remplacer la mention « approved by Official Veterinary Services » par « under veterinary supervision », une formulation plus souple. Or, selon nos informations, le ministère de l’Agro-industrie a ignoré cette demande, insistant sur le fait que seules les autorités vétérinaires sud-africaines officielles sont habilitées à traiter avec leur homologue mauricien.

Le 21 mai, un comité ministériel dirigé par le Senior Chief Executive a tranché : la cargaison d’Ubora Ventures ne peut entrer sur le territoire. La raison avancée : la quarantaine des animaux a été effectuée sous supervision privée, en contradiction avec les exigences mauriciennes. Le comité souligne également que tout envoi doit être accompagné d’un International Veterinary Certificate délivré par l’autorité vétérinaire officielle sud-africaine.

Mécontente du rejet de sa demande, Ubora Ventures monte au créneau. Son directeur accuse le département vétérinaire de faire preuve de favoritisme envers une entreprise concurrente, contribuant, selon lui, à l’effondrement de la concurrence sur le marché de l’importation animale.

La société indique qu’elle saisira la justice si les deux cargaisons concernées ne reçoivent pas l’autorisation nécessaire, menaçant ainsi la disponibilité du bétail pour le Qurbani. Elle a parallèlement déposé une plainte formelle auprès de la Financial Crimes Commission (FCC). Dans sa plainte à la FCC, Ubora Ventures dénonce l’existence de deux types de permis pour l’importation depuis l’Afrique du Sud, des modifications fréquentes et inexpliquées dans leur contenu, et des retards injustifiés.

Selon elle, ces pratiques opaques ont attiré l’attention des autorités sud-africaines, qui s’inquiètent de cette situation inhabituelle. L’entreprise demande l’ouverture d’une enquête ciblée sur certains agents du département vétérinaire, affirmant que seuls ses permis font l’objet de blocages.

Contacté pour une réaction, le ministre de l’Agro-industrie, Arvin Boolell, n’a pas encore répondu à nos sollicitations. En attendant, l’incertitude demeure sur l’approvisionnement du marché en bétail pour le sacrifice rituel.