À quatre jours du premier budget de l’Alliance du Changement, on s’intéresse à la préparation de ce moment clé. Cet exercice budgétaire, piloté par le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, qui cumule le portefeuille des Finances, assisté de son ministre délégué, Dhaneshwar Damry, révèle bien plus qu’un simple alignement de chiffres : il trace les contours de l’action gouvernementale à venir.

La préparation du budget a commencé dès mars dernier, lorsque le ministère des Finances a lancé un appel à propositions publiques via son site web officiel. Citoyens, entreprises, ONG et autres acteurs intéressés ont ainsi pu soumettre leurs suggestions, classées par secteur : agriculture, PME, santé, entre autres. Cet exercice de démocratie économique visait à recueillir un maximum de propositions pour nourrir la réflexion ministérielle.

Dans un second temps, le ministre délégué aux Finances, Dhaneshwar Damry, a ouvert le bal des consultations prébudgétaires. Syndicats, ONG, chambres de commerce et fédérations de PME, entre autres, ont été conviés à exposer leurs doléances et priorités.

Vient ensuite la phase interne : chaque ministère soumet au ministère des Finances son propre projet de budget, détaillant ses besoins et ses ambitions pour l’année à venir. Traditionnellement, la santé revendique la plus grande part de l’enveloppe globale.

Autre étape importante dans cette préparation : le « Policy Dialogue », au cours duquel le ministère des Finances réunit individuellement les ministres pour arbitrer, trancher et finaliser les priorités budgétaires. Parallèlement, les officiers du ministère des Finances rédigent le document officiel.

Chaque budget s’inscrit dans un fil conducteur qui en donne le ton politique et économique. On se souvient des précédents comme « At the Crossroads », « The New Era of Development » ou encore « The New Normal ». Ces thèmes annoncent la couleur : budget socialiste, de rééquilibrage économique ou de continuité.

Pour l’exercice 2025-2026, tout indique qu’un budget de continuité pourrait être écarté. Les spécialistes s’attendent à un tournant : un budget de rupture ou d’assainissement économique, fidèle aux engagements électoraux de l’Alliance du Changement. Le Dr Navin Ramgoolam a, par le passé, promu la démocratisation de l’économie, une approche qui pourrait refaire surface cette année.

Outre le discours budgétaire prononcé par le Premier ministre et ministre des Finances, plusieurs documents officiels complètent l’exercice :
Par exemple, le Budget Annexe, qui détaille les allocations ministérielles et précise notamment les budgets attribués aux portefeuilles stratégiques.
Le Public Sector Investment Programme (PSIP), qui dresse la liste des projets d’infrastructures (routes, écoles, hôpitaux), en précisant leur durée, le montant alloué chaque année et la planification des décaissements annuels.

Une fois le budget dévoilé, place aux débats. Chaque mesure doit être votée dans le cadre du Finance Bill, donnant force de loi aux décisions gouvernementales. Les débats budgétaires, qui durent environ trois semaines, permettent aux parlementaires d’amender, questionner et valider les mesures. Une fois adoptées, ces dispositions sont promulguées par le Président de la République avant d’entrer en vigueur.

Dans quatre jours, la nation découvrira les contours de ce premier budget de l’Alliance du Changement — un rendez-vous avec l’histoire, mais surtout avec son avenir économique.