Ces animaux, souvent victimes de maltraitance, d'abandon et d'empoisonnement, reflètent une crise de bien-être animal qui interpelle notre humanité.

Depuis le début de l'année 2025, la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW) a recensé environ 20 cas de cruauté animale par mois. Les signalements incluent des chiens enchaînés dans des conditions déplorables, laissés sur des toits ou soumis à des violences extrêmes.

Malgré le renforcement de l’Animal Welfare Act en 2022, avec des amendes pouvant atteindre Rs 500 000 et des peines d'emprisonnement allant jusqu'à dix ans, l'application de la loi demeure insuffisante.

L'empoisonnement des animaux est une pratique barbare qui persiste. Récemment, une série d'empoisonnements de chiens à Moka a provoqué une onde de choc, amplifiée par l'inaction des autorités. Ces actes cruels ne sont pas seulement illégaux, mais témoignent également d'un manque flagrant de compassion envers des êtres sensibles.

Face à cette situation, des initiatives de stérilisation massive sont essentielles pour contrôler la population animale. Des organisations internationales, telles que l'International Animal Welfare and Protection Coalition (IAWPC), ont proposé leur aide au gouvernement mauricien pour la mise en œuvre de programmes de stérilisation en masse.

Cependant, des obstacles subsistent, notamment le manque de ressources et de vétérinaires qualifiés. Le ministre de l'Agro-industrie, le Dr Arvin Boolell, a annoncé le recrutement de vétérinaires étrangers pour pallier ce déficit et a souligné la nécessité d'une réforme structurelle de la MSAW.

Dans son message du 20 février dernier, le ministre de l’Agro-industrie a appelé à une action collective empreinte de foi, d'amour et d'ouverture d'esprit pour résoudre ce problème chronique. Il a annoncé la construction d'un hôpital dédié au bien-être et à la santé des animaux, ainsi que l'élaboration d'une loi globale sur le bien-être animal. Une session interactive de deux heures avec des représentants d'ONG et militants des droits des animaux est prévue à la municipalité de Port-Louis, ce lundi 17 mars, pour discuter des mesures à entreprendre.