
C’est la signature de l’ex-chairman britannique Mark Florman qui apparait au bas du procès-verbal (PV) du 5 février 2024, date à laquelle le board de la MIC aurait supposément approuvé le déboursement de Rs 2,4 milliards à Armand Apavou pour le rachat des 1 596 de ses actions au sein de EastCoast Hotel.
Or, le Britannique était absent à cette réunion et c’est Mardayah Kona Yerukunondu qui la présidait ce jour-là. Pourquoi ce dernier n’a-t-il pas signé le PV ? L’ex-Deputy Governor de la Banque de Maurice est catégorique : on ne lui a pas envoyé le PV pour être signé. Ni en février, ni à une autre date. Mark Florman n’a pas répondu à notre appel.
En fait, c’est la signature électronique du Britannique qui a été utilisée. Mark Florman a-t-il permis à une autre personne d'utiliser son E-Signature ? Il semble que oui. Est-ce normal ? Non, nous dit un haut cadre de la MIC, mais c’est une relation de confiance qui s’est établie entre la secrétaire de la MIC, Diya Srwraz, et le Britannique. Ils ont convenu entre eux que les documents signés électroniquement seraient envoyés à Florman pour vérification. Les membres du conseil d'administration ne semblent pas en être informés.
Concernant le désormais fameux PV du 5 février 2024, Mark Florman aurait, selon une source, découvert que la version qui lui a été adressée en novembre 2024 ne correspondait pas à la version envoyée à tous les membres (présents et absents) le 21 février 2024 (Voir notre article du 2 AVRIL sur le 3e PV). Il aurait remarqué les modifications dont nous avons déjà fait état à savoir l’enlèvement de plusieurs mots et phrases qui affirmaient que le montant à débourser ne devait pas dépasser Rs 2,1 milliards.
Si Mark Florman était absent de la réunion du 5 février 2024, il n’aurait pas dû accepter que l’on appose sa signature. S’il a vu ce PV et remarqué les modifications, il est tout à fait normal qu’il les signale. Mais a-t-il aussi vu son E-Signature ? Il semble que oui, puisqu’il a exprimé sa colère, car sa signature aurait été utilisée sans son autorisation.
Il existe une autre confusion. Dans le 3e PV transmis à tous les membres du board le 21 février 2024, c’est le nom de l’Acting Company Secretary, Mme K. D. qui est mentionné comme présente à la réunion du 5 février 2024. Alors que dans les autres PVs, c’est le nom de Diya Sewraz qui est cité. Sollicitée, K. Deepoo n’a pas voulu nous parler. Quant à Diya Sewraz, elle maintient que c’est elle qui était présente.
Diya Sewraz nous avoue aussi l’existence de l’E-Signature de Mark Florman, signature qui lui était confiée à elle Diya Sewraz, à Jitendra Bissessur ainsi qu’à deux ou trois autres employés de la MIC dont elle ne se souvient pas des noms. Elle reconnait également que c’est elle qui avait la responsabilité d’envoyer les documents à Mark Florman, qui vit au Royaume-Uni et ne vient que très rarement à la MIC, pour vérification après que l’E-Signature de celui-ci y a été apposée.
Diya Sewraz nie que Mark Florman ait objecté aux modifications du PV du 5 février 2024 ou qu’il ait fait état de sa désapprobation concernant le mauvais usage de son E-Signature. Jitendra Bissessur est demeuré injoignable.
Avec l’affaire d’E-Signature de Florman utilisée sans la permission de ce dernier, les membres du board de la MIC craignent maintenant que d’autres PVs aient été falsifiés et la signature électronique du Britannique apposée sur au moins 3 autres PVs.
A noter que Mark Florman a déjà quitté la MIC et le pays depuis septembre 2024. A-t-il été convoqué ou au moins contacté par la FCC ?
Pour rappel, le déboursement a été effectué le 7 juin 2024, 5 mois AVANT l’approbation du PV et ce PV du 5 février 2024 a été signé 9 mois après, à quelques jours des législatives du 10 novembre 2024.
Diya Sewraz a adressé une mise en demeure aux membres du board et que nous détaillons dans un article séparé.