
L’enquête de la Financial Crimes Commission (FCC) autour du scandale du « Reward Money » place au centre des soupçons l’Assistant Commissaire de Police Lilram Deal, ancien chef de la Counter Terrorism Unit. Il est accusé d’avoir tiré un large profit personnel d’un système censé récompenser les informateurs et agents impliqués dans des saisies importantes de drogue.
Actuellement hospitalisé au Sir Seewoosagur Ramgoolam National Hospital, Lilram Deal fait l’objet d’une surveillance policière. Cette hospitalisation a temporairement ralenti les travaux de la FCC, qui peine à obtenir l’accès à ses appareils électroniques et à lever le voile sur l’identité des prétendus informateurs, Lilram Deal invoquant l’Official Secrets Act pour garder le silence.
Les enquêteurs estiment qu’il aurait perçu à lui seul près de Rs 4,5 millions provenant du fonds Reward Money, notamment après l’opération Gurroby de 2021. Une somme de Rs 2 millions aurait servi à l’achat d’un véhicule Toyota RAV4, utilisé par Lilram Deal dans le cadre de ses fonctions. Pour justifier cet argent, l’ACP a évoqué un don d’un informateur anonyme, mais les autorités suspectent fortement un montage visant à masquer un enrichissement personnel.
Les investigations révèlent également l’existence de transactions bancaires suspectes, dépassant Rs 30 millions, transitant par des comptes liés à Deal entre 2022 et 2024. Des prête‑noms auraient aussi été utilisés pour acquérir des biens immobiliers, complexifiant davantage la traque des avoirs.
Sa demande de remise en liberté conditionnelle a récemment été rejetée, les autorités estimant qu’il existe un risque d’ingérence dans l’enquête, de manipulation des preuves ou même de fuite à l’étranger. Sa prochaine comparution devant la cour de Port‑Louis est prévue pour le 10 juillet.