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Shane: Le 25/09/2025 à 07:49 | MAJ à 25/09/2025 à 08:16
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Publié : Le 25/09/2025 à 07:49 | MAJ à 25/09/2025 à 08:16
Par : Dooshina Appigadu

Dans un affidavit juré devant la Cour suprême, l’ancien Commissaire de police, Anilkumarsing Dip, a dénoncé ce qu’il décrit comme une « cabale politique » orchestrée par le gouvernement actuel. Il affirme que la Financial Crimes Commission (FCC) cherche à l’impliquer dans une affaire de détournement présumé de fonds destinés aux informateurs de la police, fonds utilisés pour la lutte contre la drogue, le crime organisé et le terrorisme.

Anil kumarsing Dip, qui a dirigé la force policière d’août 2021 à novembre 2024, soutient que les accusations formulées contre lui trouvent leur origine dans une campagne initiée par le Parti travailliste, lorsqu’il était encore dans l’opposition, et amplifiée depuis l’arrivée au pouvoir de ce parti. Selon Anil Kumar Dip, le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam mène « une campagne mensongère et diffamatoire contre lui » visant à faire croire qu’il aurait abusé du système de récompense destiné aux informateurs.

Dans son affidavit, l’ex-commissaire de police exprime sa crainte d’être traité de la même manière que certains de ses anciens subordonnés, récemment interrogés et maintenus en détention pendant de longues périodes dans le cadre de cette enquête. Il estime que la FCC « sait pertinemment qu’il n’existe aucune preuve » contre lui, mais pourrait chercher à le placer en détention provisoire « pour des délits qu’il n’a pas commis ».

Afin de contrer toute objection à une éventuelle libération sous caution, il rappelle avoir déjà soumis une déclaration complète de ses avoirs à la FCC en avril 2025, tandis que ses comptes bancaires et ceux de sa famille ont fait l’objet d’un ordre de divulgation en juillet dernier. Il affirme n’avoir acquis aucun bien immobilier depuis son entrée en fonction et ne détenir aucune propriété à l’étranger.

Dans une longue déclaration annexée à son affidavit, l’ancien commissaire insiste sur l’importance capitale des informateurs dans la lutte contre la criminalité. Il explique que le système de récompenses, encadré par les Standing Orders 122 et 122A, a permis d’importantes saisies de drogues et la détection de réseaux criminels, en collaboration avec des partenaires régionaux et internationaux. Il met en garde contre les dangers d’une remise en cause de la confidentialité entourant l’identité des informateurs : « Si leur sécurité n’est plus garantie, personne ne prendra le risque de collaborer avec la police », prévient-il, estimant que cela ferait reculer la lutte antidrogue « de vingt-cinq ans ».

Anilkumar Dip accuse directement le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam d’avoir « instrumentalisé » la FCC pour détourner l’attention de l’opinion publique de l’impopularité croissante du gouvernement. Selon lui, des chiffres sur les paiements de récompenses auraient été volontairement « déformés » lors de questions parlementaires pour le présenter comme le chef d’un réseau corrompu et laisser entendre que des fonds auraient servi à financer la campagne électorale du MSM en 2024.

Anil Kumar Dip rejette catégoriquement ces allégations, qu’il qualifie de « mensonges et distorsions », et se réserve le droit de contester toute procédure criminelle à son encontre.