
La cruauté ne connaît plus de répit. Presque chaque jour, des chiens sont retrouvés sans vie aux quatre coins de l’île, victimes présumées d’empoisonnement. La semaine dernière, à Crève-Cœur, l’horreur a atteint un nouveau seuil : une vingtaine de carcasses gisaient au sol. Des habitants bouleversés pointent du doigt un poison redoutable — le « lanate » — et affirment que même des oiseaux ont succombé à proximité des cadavres.
Ce drame n’est pas isolé. En 2023, une dizaine de chiens et d’oiseaux avaient été retrouvés morts à Flic-en-Flac après avoir ingéré de la nourriture empoisonnée laissée sur la plage.
En octobre dernier, Moka avait connu une hécatombe avec plus d’une cinquante de chiens morts dans des circonstances similaires. En février de cette année, trois autres chiens y ont perdu la vie, encore une fois suspectés d’avoir été empoisonnés.
Pourtant, malgré l’ouverture d’enquêtes policières, aucun dossier n’a abouti. L’impunité règne, et les actes de barbarie envers les animaux se multiplient, laissant derrière eux un sentiment d’abandon et de colère dans la population.
Pour Isabelle Marchal, militante de la cause animale, le constat est accablant : « Les chiens sont considérés comme des nuisibles. » Elle plaide pour une véritable politique de sensibilisation, une stérilisation en masse et une responsabilisation accrue des propriétaires.
Isabelle Marchal dénonce également un « énorme fossé » entre l’Animal Welfare Act et son application concrète. « Il n’y a pas de suivi, les enquêtes sont au point mort », s’insurge-t-elle.
Même constat du côté d’Usha Oodit, présidente de Pink Pony Charity Trust, qui revient sur les cas présumés d’empoisonnement à Moka. Elle déplore le manque de clarté entourant les autopsies pratiquées et l’absence totale de résultats concrets.
Face à cette situation, Usha Oodit lance un appel au ministre de l’Agro-industrie, le Dr Arvin Boolell, pour qu’il engage des actions fermes afin de relancer les enquêtes et sanctionner les responsables. « Faute de quoi, la cruauté envers les animaux va continuer », avertit-elle.
Face aux nombreux cas présumés d’empoisonnement, on attend toujours une réaction du ministre Arvin Boolell.