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TopFMaster: Le 14/01/2025 à 16:24 | MAJ à 14/01/2025 à 16:26
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Publié : Le 14/01/2025 à 16:24 | MAJ à 14/01/2025 à 16:26
Par : TopFMaster

Dans un atelier à l’odeur envoûtante de métal chauffé à blanc, un homme s’affaire avec une grande concentration. Nicolas Keble, maréchal-ferrant de métier à Maurice, se tient face à l’enclume, un marteau de forge en main. Les coups réguliers résonnent, tandis que la lumière tamisée du matin met en valeur l’outillage soigneusement disposé autour de lui. C’est dans ce lieu de travail, niché au cœur de l’île, que se réalise l’art millénaire du maréchal-ferrant, un métier à la fois traditionnel et exigeant.

Aujourd’hui, nous avons suivi Nicolas dans le centre équestre de Petit Gamin, alors qu’il forge un fer pour un cheval qui attend patiemment. Ce travail de précision, qui consiste à fabriquer et poser des fers adaptés à chaque animal, demande une expertise rare et une passion indéfectible. Mais ce métier, autrefois pratiqué par de nombreux artisans à travers l’île, est désormais en voie d’extinction.

« Le maréchal-ferrant, ce n’est pas juste poser des fers. « Ce n’est pas un travail standardisé. Chaque animal a ses particularités, et il faut être capable de les repérer pour adapter le fer en conséquence. »,dit il,tout en faisant les ongles au cheval « Captain Persia »

Les coups du marteau s’enchaînent, donnant forme à un fer parfaitement adapté aux dimensions du sabot du cheval. Après avoir façonné le fer, il procède aux ajustements nécessaires pour s’assurer de sa solidité et de sa précision. Le fer doit être parfaitement équilibré pour garantir le confort et la sécurité de l’animal.

C’est tout un travail de détails et d’observation. Le pied du cheval est comme une base mécanique, et il faut que le fer épouse parfaitement sa forme pour que l’animal puisse marcher sans souffrir », précise Nicolas.

Le métier de maréchal-ferrant, en dépit de son aspect artisanal, est un métier de haute précision et de responsabilité. Le cheval, souvent nerveux au début, doit être maîtrisé avec calme et assurance. Nicolas, d’une main ferme mais douce, place les fers sur les sabots de « Captain Persia » et les fixe à l’aide de clous spécialement conçus pour cet usage.

«Un fer mal posé ou mal ajusté peut provoquer des douleurs, voire des blessures. Il faut comprendre l’animal, sa démarche, et adapter le travail en fonction de ses besoins », souligne Nicolas.

Le métier de maréchal-ferrant à Maurice, bien qu’il soit une tradition séculaire, fait face à des défis considérables.

De plus, peu de jeunes générations choisissent de perpétuer ce savoir-faire, mettant ainsi en péril la transmission de ce métier ancestral.

À travers son travail, Nicolas Keble incarne une passion qui se fait de plus en plus rare.

Il reste l’un des derniers maréchaux-ferrants de l’île à pratiquer ce métier avec autant de dévouement, un métier qui, lentement, se trouve relégué au passé. Mais pour lui, il n’est pas question d’abandonner cette vocation. « Tant qu’il y aura des chevaux, il y aura des fers à poser. Il faut juste garder cette tradition vivante, et transmettre le savoir aux plus jeunes, pour qu’ils ne l’oublient pas », conclut-il avec conviction.

Le métier de maréchal-ferrant à Maurice, bien que menacé, demeure un pilier de l’histoire de l’île, un art minutieux qui illustre l’harmonie entre l’homme, l’animal et la nature. Dans son atelier, chaque fer forgé par Nicolas est bien plus qu’un simple outil : c’est un héritage à préserver.