Dans son premier rapport, la firme Elevante avait bien affirmé à la page 201 que son évaluation de l’hôtel EastCoast (Hôtel Ambre) était basée sur l’Income Approach’, soit sur les revenus qui seront générés en dix ans par l’hôtel.

Or, dans un deuxième rapport d’évaluation du même hôtel par la même Elevante, la méthodologie a changé. Au lieu de l’Income Approach, c’est l’Open Market Value qui a été utilisée. Celle-ci est basée sur la valeur estimée du bien sur le marché. Estimation qui n’est pas aussi rigoureuse que l’Income Appoach mais qui serait, selon un comptable, plutôt subjective.

Cette méthodologie qui ne repose pas sur des faits vérifiables peut donc être « trafiquée pour arriver à une valeur voulue », nous dit le comptable. Ce serait pour cela qu’elle aurait été préférée.

Ce nouveau rapport indique une valeur de Rs 3 447 000 000 alors que la première version la mettait à Rs 3 002 600 000. Et c’est ce rapport et le chiffre de Rs 3,4 milliards qui se sont retrouvés entre les mains des deux signataires de la MIC Mardayah Kona Yerukonundu et Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal le 7 juin 2024.

Si les deux signataires avaient quelques doutes sur l’extrait et la copie complète du procès-verbal du 5 février 2024 et qui leur avaient été présentés lors du paiement, cette nouvelle version du rapport d’évaluation auront achevé de leur faire croire que c’est Rs 2,4 milliards ou 48 m d’euros qu’il fallait débourser, somme représentant 70 % des actions de l’hôtel évalué à Rs 3,4 milliards.

Bien plus, le rapport serait antidaté à janvier 2024, alors qu’il aurait été rédigé en mai 2024, juste avant le déboursement à Armand Apavou. Tout cela pour induire les signataires en erreur.

Les questions qui se posent dès lors : qui a commandé ce nouveau rapport ? Pourquoi le board de la MIC n’en a jamais été mis au courant ? Qui a autorisé Jitendra Bissessur à utiliser ce nouveau rapport ?

La FCC le saura sans doute bientôt. Si elle ne le sait pas déjà puisqu’un employé d’Elevante, Jhamille Couveline, vient d’être arrêté mardi sous une accusation provisoire de complot.