
Le Fonds monétaire international (FMI) a conclu, ce vendredi 11 avril 2025, sa mission annuelle à Maurice dans le cadre de la consultation prévue par l’Article IV. Pendant deux semaines, une équipe dirigée par Mariana Colacelli, Mission Chief for Mauritius African Department, a évalué la situation économique du pays.
Selon les premières conclusions, l’économie mauricienne a fait preuve de résilience en 2024, affichant une croissance solide de 4,7 %. Cette performance a été portée principalement par les secteurs des services, de la construction et du tourisme. Toutefois, le FMI anticipe un ralentissement en 2025, avec une croissance prévue à 3,0 %. Ce fléchissement s’expliquerait par une demande extérieure moins dynamique, un essoufflement du secteur touristique et les répercussions d’une grave sécheresse qui frappe actuellement le pays.
Sur le plan des prix, l’inflation est en nette décélération : elle est passée de 7,0 % en 2023 à 3,6 % en 2024, et s’élevait à 2,5 % en mars 2025 — un niveau bien contenu dans la fourchette cible de la Banque de Maurice (BoM).
Sur le plan budgétaire, la politique reste expansionniste. Le déficit primaire pour l’exercice 2024/2025 devrait atteindre 6,6 % du PIB (hors subventions), tandis que la dette publique devrait frôler les 90 % du PIB d’ici fin juin 2025, a indiqué Mariana Colacelli.
Le FMI recommande par ailleurs de renforcer le cadre de la politique monétaire et de préserver l’indépendance de la Banque de Maurice. L'institution soutient également l'engagement des autorités à réduire progressivement l'implication de la banque centrale dans le capital de la Mauritius Investment Corporation (MIC).