
Ce lundi, le monde célèbre la Journée internationale de la démocratie, une date censée rappeler les fondements essentiels de toute société démocratique, notamment la liberté d’expression et la liberté de la presse. Mais à Maurice, cette journée prend une résonance particulière, marquée par l’interpellation du journaliste Narain Jasodanand, un épisode qui soulève de vives inquiétudes sur l’avenir du journalisme indépendant.
Le dernier rapport de l’International IDEA dresse un tableau contrasté : Maurice progresse légèrement dans l’État de droit (65ᵉ place) et conserve une forte participation civique (25ᵉ rang mondial), mais recule dans la catégorie Droits (74ᵉ place). Un recul qui rejoint les conclusions de Reporters Sans Frontières, qui classe l’île au 51ᵉ rang mondial sur 180 pays en matière de liberté de la presse.
Dans ce contexte, une question s’impose : quel est l’état réel du journalisme indépendant à Maurice ? Quels espaces restent pour la critique, l’enquête et le devoir d’informer librement ?
Laura Jaymangal de Transparency Mauritius, souligne le rôle incontournable des médias dans un système où l’opposition parlementaire est affaiblie par une majorité écrasante. Elle plaide pour l’adoption urgente de lois sur l’accès à l’information et la protection des lanceurs d’alerte, piliers d’une démocratie vivante.
Finlay Salesse, directeur de l’Information de Radio One, juge « inacceptable » l’interpellation du journaliste Narain Jasodanand, qu’il considère comme une atteinte directe au travail journalistique et une dérive liberticide.
Pour l’ancien journaliste et observateur politique Yvan Martial, Maurice ne pourra consolider son modèle démocratique que si les critiques et les propositions des citoyens comme des médias sont réellement entendues par les autorités.
Si Maurice continue d’être saluée sur certains aspects de son fonctionnement démocratique, notamment la tenue régulière d’élections et la participation citoyenne, les signaux d’alerte se multiplient sur la liberté d’informer. La Journée internationale de la démocratie rappelle ainsi que le droit à une presse libre et indépendante reste un combat permanent.