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Shane: Le 14/05/2025 à 14:51 | MAJ à 14/05/2025 à 15:01
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Publié : Le 14/05/2025 à 14:51 | MAJ à 14/05/2025 à 15:01
Par : Shane

Une île, mille visages… mais des craintes bien ancrées. Près de la moitié des Mauriciens, soit 48 %, estiment que le gouvernement devrait interdire l’entrée des étrangers, sauf en cas d’absolue nécessité. C’est ce que révèle la dernière enquête d'Afrobarometer, intitulée « Mauritians voice reservations about immigration and free cross-border movement », qui met en lumière une perception ambivalente de l’immigration dans un pays pourtant réputé pour sa diversité culturelle.

47 % des répondants estiment que les migrants représentent une menace pour l’identité mauricienne. Ils craignent que la présence étrangère ne détruise la culture locale. Parallèlement, 43 % redoutent une concurrence sur le marché de l’emploi, estimant que les migrants risquent de leur voler des postes.

Dans un contexte où le chômage, en particulier chez les jeunes, reste préoccupant, ces inquiétudes prennent tout leur sens. Pourtant, seuls 12 % des Mauriciens affirment qu’eux-mêmes ou un membre de leur foyer ont sérieusement envisagé d’émigrer au cours des trois dernières années. L’attachement à l’île demeure fort, mais la mobilité internationale soulève des tensions croissantes.

Le gouvernement n’échappe pas à la critique. 41 % des citoyens estiment que l’exécutif gère mal la question des migrants et des réfugiés. Cependant, 45 % de la population reconnaissent que l'accueil des étrangers pour qu'ils vivent et travaillent à Maurice peut être bénéfique, surtout lorsqu’ils possèdent des compétences utiles au développement économique du pays. Mais cette ouverture reste conditionnelle. 43 % des personnes interrogées estiment que les migrants augmentent la criminalité. La perception du danger l’emporte souvent sur les faits, alimentant une méfiance généralisée.

On note cependant des différences selon les générations et le niveau d’instruction. Les 18-35 ans et les personnes ayant un niveau d’études plus élevé se montrent généralement plus favorables à l’immigration. Une lueur d’ouverture dans un paysage marqué par la défiance.

La question de l’intégration reste également sensible. 58 % des personnes interrogées s’opposent à l’idée que des étrangers vivant depuis plusieurs années à Maurice puissent obtenir la nationalité. La majorité refuse également de leur accorder le droit de vote.

Entre attachement identitaire, préoccupations économiques et enjeux sécuritaires, Maurice se retrouve face à un paradoxe : une société historiquement ouverte, mais de plus en plus méfiante.