Les défenseurs de la cause animale s’insurgent contre un profil jugé inadapté pour diriger le bien-être animal et dénoncent un manque de transparence.
La nomination de Tinagaren Govindasami au poste de directeur de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW) provoque une onde de choc dans le milieu de la protection animale. Plusieurs ONG engagées dans cette cause expriment leur vive inquiétude face à ce qu’elles qualifient de « nomination entachée d’irrégularités » et pointent du doigt un processus qu’elles jugent contraire aux principes de bonne gouvernance.
Au cœur de la controverse : le calendrier de cette nomination. Selon les informations recueillies, la décision aurait été prise dès le 15 avril 2025, soit deux semaines avant la réunion officielle du conseil d’administration de la MSAW, tenue le 29 avril. À savoir que l’article 18 (1) de l’Animal Welfare Act de 2013 stipule que c’est au conseil, avec l’aval du ministre de l’Agro-industrie, qu’il revient de nommer le directeur de l’organisme.
Selon nos informations, pour plusieurs membres du conseil d’administration, il ne s’agissait que d’entériner une décision déjà validée.
Au-delà de la procédure, le profil de Tinagaren Govindasami ne fait pas l’unanimité. Ancien dresseur de chiens pour des entreprises de sécurité au Royaume-Uni, il ne disposerait pas, selon les ONG qui militent pour la cause animale, de l’expertise nécessaire pour diriger une institution vouée au bien-être des animaux.
Pour les ONG, cette nomination jette le discrédit sur les engagements des autorités en matière de protection animale. Elles réclament la réouverture du processus de sélection, appelant à un recrutement fondé sur des critères de compétence et de mérite.
Certaines candidatures écartées envisagent même de saisir la justice si aucune action n’est prise pour remédier à la situation.
Contactés pour une réaction, on nous informe que le ministre de l’Agro-industrie, le Dr Arvin Boolell, ainsi que son ministre délégué, Fabrice David, sont actuellement en déplacement à l’étranger.