Hier, lundi, l’Institut Pasteur a communiqué autour d’une étude qu’il a chapeautée et prépubliée en fin de semaine dernière. Il y apparaît que tandis que les anticorps monoclonaux utilisés en cliniques contre les formes graves du virus mettent à mal le variant Delta, Omicron leur oppose une résistance plus vive. Mais l’enquête prouve que la dose de rappel a raison du nouveau variant.
Il y a ainsi une bonne et une mauvaise nouvelle. C’est là en résumé l’articulation du communiqué diffusé par l’Institut Pasteur hier, autour d’une étude qu’il a pilotée aux côtés d’autres organismes comme par exemple l’Université de Louvain et prépubliée jeudi dernier sur le site spécialisé bioRxiv.
Comparant les effets obtenus sur les variants Delta et Omicron du Covid-19, ces travaux montrent que tandis que les anticorps monoclonaux faisaient barrage au premier, ils se révélaient bien souvent impuissants contre le second. Inquiétant, d’autant plus que comme le rappelle l’Institut Pasteur dans son texte, celui-ci sera “prédominant dans quelques semaines ou mois”. Mais la bonne nouvelle suit aussitôt: la dose de rappel est efficace contre le variant Omicron.
Impuissance face à Omicron
Qu’entend-on tout d’abord par anticorps monoclonaux ou “neutralisants”? Il s’agit des anticorps utilisés dans les cliniques pour prémunir une personne à risque contre les formes graves du virus. Or ceux-ci s’opposent efficacement à la diffusion du variant Delta, mais le variant Omicron s’y montre “moins sensible”, selon les termes de l’Institut Pasteur.
Les chercheurs se sont encore penchés sur un autre chapitre relatif aux anticorps. On sait qu’avant d’être l’arme des cliniciens, un anticorps est une molécule naturellement générée par le système immunitaire au moment de lutter contre un virus, identifié comme un corps étranger à l’organisme et dangereux. Les anticorps subsistent même après le passage du mal. Les vaccins ont donc pour fonction de sensibiliser le corps à une maladie donnée afin de stimuler la production des anticorps spécifiques lors d’une éventuelle infection.
Or, le document publié par l’Institut Pasteur établit que cinq mois après la vaccination d’un individu contre le Covid-19 – on parle ici d’un schéma à deux doses et les données analysées reposaient sur l’utilisation de doses de Pfizer ou d’AstraZeneca -, ces anticorps étaient impuissants contre Omicron.
“Cinq mois après vaccination, les anticorps présents dans le sang ne sont plus capables de neutraliser Omicron”, note ainsi Pasteur, qui complète: “Cette perte d’efficacité est également observée chez les personnes infectées par le SARS-CoV-2 dans les 12 mois précédents”.