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Shane: Le 07/05/2025 à 05:55 | MAJ à 07/05/2025 à 06:25
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Publié : Le 07/05/2025 à 05:55 | MAJ à 07/05/2025 à 06:25
Par : Shane
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Le gouvernement indien a annoncé avoir mené des frappes contre neuf sites, qualifiés de « frappes de précision contre des camps terroristes » dans la partie du Cachemire contrôlée par le Pakistan, quelques jours après avoir accusé Islamabad d’être responsable d’une attaque meurtrière sur le territoire indien de la région disputée.

L’armée pakistanaise a confirmé que trois sites avaient été ciblés : deux dans le Cachemire administré par le Pakistan et un à Bahawalpur, une ville de la province pakistanaise du Punjab, la plus peuplée du pays, située à la frontière avec l’Inde.

Des correspondants de l’AFP présents dans le Cachemire pakistanais et au Punjab ont rapporté avoir entendu plusieurs fortes explosions.

« Nous riposterons au moment de notre choix », a déclaré le porte-parole militaire pakistanais, le lieutenant-général Ahmed Sharif Chaudhry, qualifiant les frappes de « provocation odieuse ».

Une réponse militaire de l’Inde était largement attendue, après l’attaque du mois dernier contre des touristes au Cachemire, que New Delhi attribue au groupe pakistanais Lashkar-e-Taiba, organisation terroriste désignée par les Nations unies.
L’assaut a fait 26 morts.

New Delhi accuse Islamabad de soutenir cette attaque, déclenchant une série de menaces virulentes et de mesures diplomatiques réciproques.

Le Pakistan rejette ces accusations, tandis que les deux armées échangent des tirs nocturnes depuis le 24 avril le long de la ligne de contrôle, la frontière de facto fortement militarisée au Cachemire, selon l’armée indienne.

Les frappes de missiles de mercredi marquent une escalade dangereuse des tensions entre ces deux voisins d’Asie du Sud, qui ont déjà connu plusieurs conflits depuis leur séparation en 1947, lors de la fin de la domination coloniale britannique.

Depuis plusieurs jours, la communauté internationale fait pression sur l’Inde et le Pakistan pour qu’ils évitent une guerre.

« Nous continuons d’exhorter le Pakistan et l’Inde à œuvrer en faveur d’une résolution responsable qui assure la paix durable et la stabilité régionale en Asie du Sud », a déclaré mardi la porte-parole du département d’État américain, Tammy Bruce, quelques heures avant les frappes.

Insurrection

Le Premier ministre indien Narendra Modi a affirmé que l’Inde « identifiera, traquera et punira chaque terroriste et leurs soutiens » responsables de l’attentat de Pahalgam le mois dernier.

La police indienne a publié des avis de recherche concernant trois suspects – deux Pakistanais et un Indien – qu’elle accuse d’appartenir à Lashkar-e-Taiba.

L’armée pakistanaise a de son côté indiqué avoir procédé à deux essais de missiles ces derniers jours, dont un missile sol-sol d’une portée de 450 kilomètres, soit à peu près la distance séparant la frontière pakistanaise de New Delhi.

En Inde, plusieurs exercices de défense civile sont organisés ce mercredi pour préparer la population à « se protéger en cas d’attaque hostile ».

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, est attendu à New Delhi ce mercredi, deux jours après s’être entretenu avec le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif à Islamabad.
Téhéran a proposé de jouer les médiateurs entre les deux pays, et Araghchi devient ainsi le premier diplomate étranger de haut niveau à visiter les deux capitales depuis l’attentat du 22 avril, qui a fortement dégradé les relations bilatérales.

Des rebelles au Cachemire indien mènent une insurrection armée depuis 1989, revendiquant l’indépendance ou le rattachement au Pakistan.
L’Inde accuse régulièrement son voisin de soutenir les groupes armés impliqués dans cette rébellion.

Les frappes sont intervenues quelques heures seulement après un discours de Modi annonçant que l’eau traversant les frontières indiennes serait désormais retenue.
Le Pakistan avait averti que toute modification du flux des rivières partagées serait considérée comme un « acte de guerre ».

Modi n’a pas mentionné explicitement le Pakistan, mais cette déclaration est survenue après que l’Inde a suspendu sa participation au traité des eaux de l’Indus, vieux de 65 ans, qui régit l’accès à une ressource vitale pour l’agriculture et la consommation au Pakistan.

« L’eau de l’Inde partait à l’étranger, désormais, elle coulera pour l’Inde », a affirmé Modi lors d’un discours à New Delhi.

Source : AFP

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