Richard Hein, président à temps partiel de la Mauritius Society of Authors (MASA), a été révoqué de ses fonctions. Une décision qui ravive la polémique autour des Rs 95 millions non distribuées. Ironie du sort : c’est lui-même qui a révélé cette somme, alors qu’il siégeait déjà au conseil d’administration à l’époque.
Contrairement aux rumeurs, la décision du ministère ne découlerait pas uniquement de la découverte des Rs 95 millions accumulées dans les comptes de la MASA. Ces fonds, non redistribués ni aux artistes locaux ni aux ayants droits étrangers, ont été révélés à la suite de deux rapports d’audit. Fait troublant : Richard Hein lui-même siégeait déjà au conseil d’administration durant les périodes concernées, entre 2011 et 2014, puis de 2018 à 2021.
Même si c’est Richard Hein qui a rendu publique l’existence de ces Rs 95 millions soi-disant“cachés”, la question reste entière : comment se fait-il qu’il n’ait rien dit plus tôt, alors qu’il était lui-même membre du board à cette époque ? Pourquoi révéler ces informations seulement quelques semaines après sa nomination à la présidence ? À qui revient réellement la faute dans cette gestion opaque ?
Selon des sources proches du dossier, les rapports d’audit devaient être discutés en interne entre les autorités, les membres du board et Richard Hein avant toute communication publique. Ce dernier aurait pourtant choisi de devancer les discussions en divulguant certaines informations, déclenchant une onde de choc dans le milieu artistique.
Les tensions avec le ministère se sont accentuées ces dernières semaines. Plusieurs réunions prévues entre le président, le ministère et les administrateurs ont été annulées ou reportées sans notification officielle. Cette gestion jugée confuse aurait nourri la méfiance des autorités.
Toujours selon nos sources, Richard Hein — pourtant investi d’une mission de confiance auprès des artistes — aurait pris certaines décisions sans consultation du board, en violation de ses obligations contractuelles. Il lui est également reproché d’avoir partagé des données internes à la MASA, en enfreignant les règles d’éthique de la société.
Pour rappel, après la mise au jour des Rs 95 millions accumulés, Jonathan Becherel, membre récemment réélu du conseil d’administration, a saisi la Financial Crimes Commission (FCC) afin de réclamer une enquête approfondie sur la gestion financière de la MASA.