Il y a un an jour pour jour, l’Alliance du Changement balayait ses adversaires avec une victoire historique de 60 sièges sur 60, portée par la promesse d’un vent nouveau dans la vie politique mauricienne. Mais douze mois plus tard, le souffle du renouveau s’est dissipé, et les rêves de changement se heurtent aux vieilles réalités du pouvoir.

Entre désillusion et impatience, le peuple observe, critique et attend toujours les résultats concrets de ce « changement » tant proclamé. Et cette attente, les syndicats la partagent pleinement.

Le Conseil des syndicats reconnaît certes une amélioration du dialogue social. Son président, Sanjay Sembhoo, souligne qu’un climat plus apaisé s’est installé, avec un ministre du Travail attentif aux revendications syndicales et ouvert à la concertation. Il salue également la volonté du gouvernement de considérer les syndicats comme de véritables partenaires sociaux, un changement de ton notable par rapport aux années précédentes.

Cependant, Sanjay Sembhoo explique que les syndicats ont encaissé plusieurs « coups de massue », notamment la hausse de l’âge de la retraite de 60 à 65 ans, une mesure imposée sans réelle consultation.

Le syndicaliste déplore aussi l’absence d’actions concrètes sur le pouvoir d’achat, alors que la roupie continue de se déprécier face aux principales devises.« Les syndiqués sont déçus. Ils espéraient un véritable changement dans la gestion des nominations et le respect de la méritocratie. Mais la déception domine », affirme-t-il.