Rapport ONUSIDA 2025 : le sida continue de tuer silencieusement
Le dernier rapport d’ONUSIDA publié cette semaine, sonne une alarme : malgré les avancées technologiques et médicales dans la lutte contre le VIH/sida, l’épidémie continue de tuer silencieusement, et l’aide financière internationale reste largement insuffisante. Si certains pays affichent des progrès notables, l’objectif mondial d’éradiquer le sida d’ici 2030 semble de plus en plus hors de portée.
Selon les données du rapport, environ 630 000 personnes sont mortes du sida en 2024, soit plus d’une victime par minute. Cette mortalité, bien qu’en baisse de près de 47 % depuis 2010, demeure dramatique et évitable, notamment dans les régions les plus vulnérables. L’Afrique subsaharienne reste l’épicentre de la crise, concentrant 65 % des personnes vivant avec le VIH et la majorité des décès. Les jeunes femmes, les adolescentes et les enfants y sont particulièrement exposés, faute d’accès à l’éducation, à la prévention et aux soins adaptés.
Le rapport pointe du doigt des inégalités persistantes dans l’accès aux traitements antirétroviraux.
À cette situation s’ajoute un manque criant de financement. Les ressources globales mobilisées pour la lutte contre le VIH sont inférieures de 30 % aux besoins estimés. Les programmes communautaires souffrent de coupes budgétaires répétées, et les innovations, comme les traitements injectables à longue durée d’action, peinent à atteindre ceux qui en ont le plus besoin.
ONUSIDA appelle à un réveil collectif : le monde doit investir davantage, et rapidement, dans la prévention, le dépistage et les soins.
Maurice, bien qu’épargné par des chiffres alarmants, n’est pas hors de danger. Le rapport évoque l’importance d’une vigilance constante, notamment chez les jeunes.
Pour ONUSIDA, l’heure est grave mais pas désespérée. Le rapport 2025 appelle à une réforme des lois discriminatoires, à un renforcement du rôle des communautés locales, et à une mobilisation politique sans précédent. Il rappelle que mettre fin à l’épidémie de sida comme menace pour la santé publique d’ici 2030 est possible — mais uniquement si les engagements financiers suivent les promesses.