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Zufarullah: Le 03/04/2025 à 10:44 | MAJ à 03/04/2025 à 11:00
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Publié : Le 03/04/2025 à 10:44 | MAJ à 03/04/2025 à 11:00
Par : Zufarullah

C’est la signature de l’ex-chairman britannique Mark Florman qui apparaît au bas du procès-verbal (PV) du 5 février 2024, date à laquelle le board de la MIC aurait supposément approuvé le déboursement de Rs 2,4 milliards à Armand Apavou pour le rachat des 1 596 de ses actions au sein de EastCoast Hotel.
Or, le Britannique était absent à cette réunion et c’est Mardayah Kona Yerukunondu qui la présidait ce jour-là. Pourquoi ce dernier n’a-t-il pas signé le PV ? L’ex-Deputy Governor de la Banque de Maurice est catégorique : on ne lui a pas envoyé le PV pour être signé, ni en février, ni à une autre date. Mark Florman n’a pas répondu à notre appel. Quant à la secrétaire du board, Diya Sewraz, elle maintient que c’est la pratique que le chairman de la réunion du 28 février signe le PV du 5 février. Et elle semble avoir raison, du moins sur ce point.


En fait, c’est la signature électronique du Britannique qui a été utilisée. Mark Florman a-t-il permis à une autre personne de se servir de son E-Signature ? Il semble que oui. Est-ce normal ? Non, nous dit un haut cadre de la MIC, mais c’est une relation de confiance qui s’est établie entre la secrétaire de la MIC, Diya Sewraz, et le Britannique. Un arrangement avait été conclu entre eux pour que les documents signés électroniquement soient envoyés par la suite à Florman pour vérification. Les membres du board ne semblent pas en être informés.


Concernant le désormais fameux PV du 5 février 2024, Mark Florman aurait, selon une source, découvert que la version qui lui a été adressée en novembre 2024 ne correspondait pas à la version envoyée à tous les membres (présents et absents) le 21 février 2024 (voir notre article du 2/4 sur le 3e PV). Il aurait remarqué les modifications dont nous avons déjà fait état, à savoir l’enlèvement de plusieurs mots et phrases qui affirmaient que le montant à débourser ne devait pas dépasser Rs 2,1 milliards. Il aurait également exprimé sa colère quant à l’utilisation de sa signature sans sa permission.
Il existe une autre confusion. Dans le 3e PV transmis à tous les membres du board le 21 février 2024, le nom de l’Acting Company Secretary, Mme K. Deepoo, est mentionné comme présente à la réunion du 5 février 2024, alors que dans les autres PV, c’est le nom de Diya Sewraz qui est cité. Sollicitée, K. Deepoo n’a pas souhaité nous parler. Quant à Diya Sewraz, elle maintient qu’elle était présente.


Diya Sewraz nous avoue également l’existence de l’E-Signature de Mark Florman, signature qui lui avait été confiée, à elle, Diya Sewraz, à Jitendra Bissessur ainsi qu’à deux ou trois autres employés de la MIC dont elle ne se souvient pas des noms. Elle reconnaît également qu’il lui incombait d’envoyer les documents à Mark Florman, qui vit au Royaume-Uni et ne vient que très rarement à la MIC, pour vérification après que l’E-Signature du Britannique a été apposée.
Diya Sewraz nie que Mark Florman ait objecté aux modifications du PV du 5 février 2024 ou qu’il ait exprimé son désaccord quant au mauvais usage de son E-Signature. Jitendra Bissessur est demeuré injoignable.


Avec l’affaire de l’E-Signature de Florman utilisée sans la permission de ce dernier, les membres du board de la MIC craignent désormais que d’autres PV aient été falsifiés et que la signature électronique du Britannique ait été apposée sur au moins trois autres PV.
À noter que Mark Florman a déjà quitté la MIC et le pays depuis septembre 2024. A-t-il été convoqué ou au moins contacté par la FCC ?
Pour rappel, le déboursement a été effectué le 7 juin 2024, cinq mois avant l’approbation du PV, et ce PV du 5 février 2024 a été signé neuf mois après, à quelques jours des législatives du 10 novembre 2024.


Diya Sewraz a adressé une mise en demeure aux membres du board, que nous détaillons dans un article séparé.