
Dans un affidavit juré le 24 janvier, Mary-Queenie Adam affirme catégoriquement que le gel des Rs 37 millions est illégal. En règle générale, un ordre de gel doit être demandé auprès de la Cour suprême, qui ne l’accorde pas automatiquement. Le détenteur du compte dispose alors de la possibilité de s’y opposer.
Cet affidavit de Mary-Queenie Adam constitue une réaction à la demande déposée par la MIC, le 9 décembre 2024, auprès de la Cour suprême, visant à obtenir rétroactivement une autorisation judiciaire pour le gel du compte de Menlo Park par la MCB.
Pour Mary-Queenie Adam, si la MIC souhaite récupérer ses Rs 46,5 millions, le différend devrait être porté devant un tribunal d’arbitrage, comme le stipule la clause 16.10 de l’accord signé entre la MIC et Menlo Park. Elle soutient par ailleurs que si une fraude avait été commise, elle ne pouvait provenir que de l’intérieur de la MIC. Elle remet ainsi en question l’enquête policière sur cette affaire.
Mary-Queenie Adam accuse également le gouverneur de la Banque de Maurice (BoM) d’avoir usurpé les pouvoirs de la Cour en usant de son rôle de régulateur pour, via la Mauritius Investment Corporation (MIC), demander et obtenir de la MCB le gel du compte bancaire de Menlo Park.
Elle précise que les Rs 46,5 millions ont été versés à Menlo Park en échange d’actions au sein de cette société. Avec cette acquisition, les fonds sont devenus la propriété de Pulse Analytics, ce qui, selon elle, exclut la possibilité de considérer ce montant comme un prêt pouvant être "recalled".
Si la Cour juge finalement que le gel des Rs 46,5 millions était illégal, la BoM ou la MIC devra reprendre le processus en suivant cette fois les voies légales.
À noter que l’Anti Money Laundering Unit (AMLU) enquête sur les Rs 46,5 millions et non sur les accusations liées aux faux sondages réalisés par Pulse Analytics.
Selon l’avocat Richard Rault, « il n’existe pas de délit pour faux sondages. En tout cas, pas à ma connaissance. »
-Narain Jassodanand