Le CEO de Maradiva et directeur de Dhyanavartam Ltd, se trouve au centre d’un dossier mêlant intérêts économiques, patrimoines hôteliers de luxe et accusations de favoritisme bancaire.
L’octroi de prêts massifs à des entreprises proches de l'ancien régime, sans garanties solides, fragilise la confiance dans le secteur bancaire et pose la question de la régulation et des contrôles internes.
Désormais, on s'attend à un examen des contrats, des garanties, de la solvabilité de Dhyanavartam Ltd au moment de l’octroi du prêt ainsi que la vérification des flux financiers — à l’intérieur et hors de l’île — pour détecter d’éventuels détournements ou blanchiments par la Financial Crimes Commission (FCC)
En février 2025, la Financial Crimes Commission (FCC) a fait une perquisition liée à une affaire de blanchiment d’argent — après la découverte de Rs 114 millions cachés dans des valises, en possession de deux hommes d’affaires, proches de l’ex-Premier ministre, Pravind Jugnauth. Dans ce contexte, Sanjiv Ramdanee a été interrogé (under warning). Des perquisitions ont été réalisées à son domicile, son magasin et l’hôtel Maradiva.
Lors de l’enquête, un témoin a prétendu que les fonds venaient de personnalités influentes, et que des discussions avaient eu lieu à l’hôtel Maradiva. Toutefois, à ce stade, aucune preuve publique n’a été présentée contre Sanjiv Ramdanee — la FCC n’a pas formellement retenu de charge contre lui dans ce dossier.
Le 2 décembre 2025, la FCC a procédé à l’arrestation de Sanjiv Ramdanee, dans l'affaire dite "Toxic loans". Il est soupçonné de “conspiracy”, en vertu de l’article 48 de la FCC Act 2023, pour avoir obtenu — via la société Dhyanavartam Ltd (anciennement Mauriplage Beach Resort Ltd) — un prêt d’environ Rs 470 millions auprès de SBM Bank (Mauritius) Ltd (SBM).
Selon la FCC, ce prêt aurait été accordé dans des conditions suspectes — sur la base d’« informations erronées », des garanties insuffisantes ou falsifiées, ce qui aurait constitué un avantage indu pour Dhyanavartam Ltd / Maradiva. Après son arrestation, Sanjiv Ramdanee a été placé au centre de détention de Moka. Le lendemain, soit le 3 décembre 2025, il a obtenu la liberté conditionnelle après avoir fourni deux cautions de Rs 700 000 et une reconnaissance de dette de Rs 5 millions. Sa prochaine comparution est fixée à juin 2026.
Un ancien haut cadre de la SBM, l’ex-CEO de la banque, Premchand Mungur, a aussi été provisoirement inculpé pour son rôle dans la facilitation de ce prêt. Il a également dû fournir deux cautions de Rs 700 000 et une reconnaissance de dette de Rs 5 millions.
L’affaire ne concerne pas un simple litige d’entreprise, mais un réseau d’affaires et de financements qui interroge la gouvernance bancaire et la collusion potentielle entre milieux économiques et décisions de crédit.
Les montants — plusieurs centaines de millions de roupies — et le recours à des prêteurs institutionnels montrent l’ampleur des risques encourus : pour la banque, pour l’État (si des garanties publiques ou interventions ont eu lieu), et pour l’économie locale.
Il nous revient que l’enquête de la FCC porte sur une réunion tenue au SBM Tower à Port-Louis en juillet 2024. Parmi les participants figuraient Sanjiv Ramdanee et Premchand Mungur, ainsi que d’autres protagonistes qui seront prochainement convoqués dans le cadre de l’enquête.
Affaire à suivre...