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TopFMaster: Le 18/02/2025 à 11:26 | MAJ à 18/02/2025 à 11:27
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Publié : Le 18/02/2025 à 11:26 | MAJ à 18/02/2025 à 11:27
Par : TopFMaster

Le Mauricien lambda s’interroge : comment et pourquoi la demande de l’ex-Premier ministre pour sa remise en liberté a-t-elle été examinée le même jour, et pourquoi la décision du magistrat est-elle parvenue quelques heures plus tard, tard dans la nuit, un dimanche de surcroît ?
On se demande également pourquoi Pravind Jugnauth a bénéficié d’une libération sur parole, en attendant qu’il s’acquitte du paiement des cautions le lendemain.
Le back-bencher Kushal Lobine, s’exprimant à la fois en tant qu’avocat et citoyen, s’est demandé, dans un post sur Facebook publié le 16 février, si tous les Mauriciens pourraient espérer bénéficier du même traitement que Pravind Jugnauth dimanche, ajoutant que, selon le ruling du magistrat Rishan Chineah, il existerait une justice à deux vitesses.
Nous avons contacté plusieurs avocats, qui n’ont accepté de nous parler que sous couvert d’anonymat. Tous nous assurent qu’un tel traitement, observé dimanche, n’avait jamais été constaté auparavant. On nous informe en outre que le débat sur la demande de libération conditionnelle a toujours lieu quelques jours après, jamais le jour même, et il en va de même pour la décision. Aussi nous disent-ils, le bureau du DPP ne travaille pas normalement les weekends, sauf sur demande d’un magistrat.
Il existe aussi une polémique concernant le fond de la demande de libération conditionnelle. Dans son ruling, le magistrat Rishan Chineah a conclu, au paragraphe 31, que Pravind Jugnauth pouvait être libéré car aucune preuve n’a été produite démontrant que le prévenu avait influencé des témoins et, surtout, il n’y a aucune raison satisfaisante pour prouver qu’il y aurait une telle influence s’il était libéré.
Or, plusieurs avocats nous informent que le Chief Investigator de la FCC, Khemraj Jokhoo, a précisé – comme relevé au paragraphe 10 du ruling – que la FCC a déjà identifié des témoins et qu’elle les interrogera bientôt. De plus, souligne-t-on, la FCC ne peut en dire davantage sur ces témoins sans risquer de compromettre l’enquête.
Il semble que le DPP n’ait pas été d’accord avec le ruling dimanche soir, mais a finalement décidé de ne pas le contester, la contestation devant être entendue une semaine plus tard. Nous ne savons pas si le DPP publiera un communiqué pour expliquer sa position, comme il le fait dans certains cas très médiatisés.
À noter que les trois autres protagonistes de l’affaire – Chandradeo Oomah, Josian Deelawon et Devianee Ramchurn – n’ont pas bénéficié du traitement réservé à Pravind Jugnauth. Ils ont été reconduits en cellule et devront patienter pour que leur demande de libération conditionnelle soit entendue.