
Une action judiciaire a été lancée contre le gouvernement après l’annonce de la hausse de l’âge de la Basic Retirement Pension (BRP) de 60 à 65 ans. Les plaignants, SariffuddinJaulim, 58 ans, tailleur de pierre de profession et Bibi RahezaJaulim (née Mudhoo), 54 ans, femme au foyer, tous deux résidant à Royal Road, Plaines des Papayes, ont déposé une plainte constitutionnelle devant la Cour suprême, dénonçant une mesure qu’ils jugent « unilatérale », prise sans consultation ni préavis, et portant atteinte aux droits constitutionnels et à la propriété des citoyens.
Alors que le gouvernement justifie cette réforme par le vieillissement de la population et la crainte d’une dégradation de la note de Moody’s, selon les plaignants, aucune initiative n’a été prise pour encourager la natalité ou limiter l’émigration des jeunes, laissant penser que la décision répond surtout à une logique d’austérité excessive plutôt qu’à une nécessité économique réelle.
La requête pointe également du doigt la gestion des dépenses publiques. Les plaignants dénoncent des missions ministérielles coûteuses à l’étranger sans résultats tangibles, des nominations politiques dans des institutions publiques sans processus de sélection rigoureux, et l’absence de contrôle sur certaines dépenses dans les organisations paraétatiques. Ils rappellent qu’auparavant, des gouvernements visionnaires avaient su transformer des crises économiques en opportunités, attirant investissements étrangers, développant le tourisme et l’industrie locale.
Une incohérence majeure est également soulignée : alors que le gouvernement impose des sacrifices aux citoyens, les salaires, pensions et indemnités des ministres et hauts fonctionnaires n’ont pas été réduits.
Enfin, la plainte dénonce le recours excessif aux notations de Moody’s pour justifier la réforme et l’absence d’une vision économique claire pour créer de nouveaux emplois et soutenir les jeunes et travailleurs mauriciens.
Dans leur requête, le couple Jaulim demande à la Cour suprême :
- L’annulation de l’article 39 de la Finance Act 2025, qui modifie la National Pensions Act 1976 ;
- La reconnaissance que la privation de la BRP constitue une violation des droits fondamentaux et de la Constitution.
Selon eux, cette réforme est disproportionnée et met en danger le principe d’État de droit ainsi que la protection des personnes âgées à Maurice.