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Narain Jasodanand: Le 23/04/2025 à 08:43 | MAJ à 25/04/2025 à 10:41
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FCC
Publié : Le 23/04/2025 à 08:43 | MAJ à 25/04/2025 à 10:41

L’hypothèse selon laquelle l’achat par la MIC des actions d’Armand Apavou au sein de l’Hôtel Ambre visait avant tout à satisfaire le groupe Sun Limited devient de plus en plus tenace. Le paiement de gros honoraires, notamment à Verde, n’aura été qu’un autre « avantage » à ne pas manquer.
Dans son « affidavit » du 16 avril, Armand Apavou explique d’abord comment il s’était étonné, en 2022, que la MIC s’intéresse à acquérir des actifs au sein de son hôtel, alors que, dira-t-il : « À notre connaissance, la MIC n’avait pas vocation à acquérir des biens immobiliers. »


Il venait d’essuyer un refus de prêt de la part de Jitendra Bissessur, alors CEO de la MIC, qui lui avait expliqué que les fonds de la MIC ne pouvaient servir à payer les dettes de l’État (MRA, ministère des Terres ou SBM). Pourtant, la MIC l’a fait pour Stella Di Mare …
Tout le monde est content, sauf Apavou.


Au paragraphe 33 de son affidavit, il relate comment Sun Limited s’est réjoui en apprenant que la MIC allait acquérir 70 % des actions de l’Hôtel Ambre, et comment l’ex-ministre des Finances Renganaden Padayachy s’est enthousiasmé pour cette transaction, alors même qu’Apavou subissait des menaces, notamment de mise en liquidation de son établissement en raison de ses dettes.


Ce n’est qu’une fois qu’il découvre que la MIC a revendu 21 % de ses actions à Sun Limited qu’il réalise « tout le scénario de cette machination pour que j’accepte de vendre à la MIC et que Sun devienne ensuite propriétaire majoritaire avec 51 % », dit-il.


Il est clair qu’Armand Apavou refusait de vendre directement à Sun Limited : soit le prix de 45 millions d’euros était trop bas, soit il ne voulait pas abandonner sa créance de 9 millions d’euros, correspondant aux loyers dus.
Pourtant, il perdra ces 9 millions, n’ayant pas vu la clause de non-paiement glissée en annexe au contrat, en anglais, langue qu’il ne maîtrise pas.
Et pourquoi pas les commissions ?


Au-delà d’une prétendue conspiration visant à « déshabiller Apavou pour habiller Sun Limited », il est indéniable que certains se sont enrichis via cette opération passée par la MIC : l’enquête sur la différence de Rs 300 millions entre le prix payé et la valeur réelle a révélé d’énormes honoraires de Rs 122 millions versés à Verde.


Ces Rs 122 millions, ou une partie, auraient profité à au moins un ex-décideur politique (villas à Roches-Noires, Balaclava, rénovations à Roches Brunes), avec la firme Kuros et Verde Frontier Solutions comme dénominateurs communs. On murmure que Sun Limited a aussi fait appel à Verde pour des honoraires de 2–3 %, sans confirmation.
La fiesta en l’honneur de Suraj


Sun Limited avait toutes les raisons de célébrer l’intervention de la MIC dans le capital de l’hôtel. Deux jours plus tard, les élites de Sun Limited organisaient une grande fête au Long Beach Hotel, avec Jitendra Bissessur parmi les invités. Ils savaient qu’il leur céderait les 21 % nécessaires pour devenir majoritaires et que, même avec 49 %, la MIC ne serait plus qu’un partenaire discret.


Sollicités, ni Sun Limited ni Jitendra Bissessur n’ont donné suite à nos questions, notamment sur sa présence à cet événement et d’éventuelles pressions exercées par Padayachy ou d’autres.