Les cas de délinquance juvénile ne cessent d’augmenter. Vols, agressions, viols, consommation et trafic de drogue : les faits divers impliquant des mineurs se multiplient et les auteurs sont de plus en plus jeunes. Face à cette montée de violence, de nombreux parents se disent dépassés, tandis que la société peine à comprendre un phénomène qui s’aggrave. À cela s’ajoute un autre point d’incompréhension : la loi.
Beaucoup s’interrogent sur le Criminal Responsibility Age, c’est-à-dire qu’aucun enfant de moins de 14 ans ne peut être tenu pénalement responsable.
Marie raconte, avec une profonde tristesse, les actes de son neveu de 12 ans, qui enchaîne des comportements impensables : vol de voiture, effraction chez les voisins, insultes et attitudes irrespectueuses, et la famille ne sait plus quoi faire.
Aneeta Goorah, l’Ombudsperson for Children, affirme que la délinquance juvénile à Maurice constitue un enjeu crucial nécessitant une approche multidimensionnelle. Selon elle, il s’agit d’une responsabilité collective qui devrait interpeller chaque citoyen. Elle conclut qu’il est essentiel, dans les cas extrêmes, de mettre en place des structures de réhabilitation plus strictes afin d’assurer un meilleur encadrement des jeunes en difficulté.
L’avocate Venusha Auttar explique que, selon la section 49 du Children Act de 2020, tout enfant de moins de quatorze ans ne peut être tenu pénalement responsable. Elle souligne qu’à Maurice, la législation relative aux enfants met l’accent sur la protection et la réhabilitation plutôt que sur la punition. Me Auttar estime que cette disposition devrait être révisée et que l’âge de responsabilité pénale devrait être abaissé, au moins jusqu’à 10 ans.
Face à une délinquance juvénile qui prend de l’ampleur, les avis convergent sur un point : l’urgence d’agir. Entre prévention, encadrement et réformes nécessaires, l’avenir de ces jeunes et de la société reste entre les mains de tous