La nouvelle est tombée via un communiqué de la Gambling Regulatory Authority ce 11 novembre. Le cheval Bon Boyage, de l’écurie Carl Hewitson, engagé dans la dernière course de la journée du 25 octobre dernier, a été contrôlé positif à deux anti-inflammatoires interdits lors du prélèvement après-course.
Pourtant, vingt-quatre heures plus tôt, l’échantillon sanguin prélevé selon le protocole obligatoire du vendredi matin était parfaitement vierge. Ce contraste, difficilement explicable, fait planer un sérieux doute sur une éventuelle manipulation entre les deux tests.
Le protocole des courses impose une surveillance continue et très stricte après les prélèvements pré-course : vidéosurveillance, rondes de sécurité, accès contrôlés et présence de personnel dédié. Les chevaux sont supposés être sous contrôle permanent. Dans ces conditions, l’hypothèse d’une administration clandestine de substances dopantes paraît hautement improbable. Dès lors, une question s’impose : comment et à quel moment ces produits ont-ils pu apparaître dans l’échantillon post-course ?
La présence de phénylbutazone et d’oxyphénylbutazone — des substances catégoriquement interdites en compétition — entraîne, en principe, la responsabilité directe de l’entraîneur et de l’écurie. Mais l’absence totale de trace dans l’échantillon du vendredi vient renverser la logique habituelle des affaires de dopage. Si le cheval était « propre » sous scellés et surveillance, comment expliquer un test positif le lendemain sans envisager une faille, voire une altération d’échantillon ?
L’entraîneur dispose désormais de 72 heures pour exiger l’analyse du B Sample, étape cruciale de la procédure. Si cette contre-analyse contredit le premier résultat, l’affaire prendra une tournure explosive. Si elle le confirme, la procédure disciplinaire suivra son cours.
Mais au-delà du sort de Bon Boyage, c’est la crédibilité même du turf mauricien qui est en jeu.