Le compte à rebours est lancé pour l’Église catholique. À J-1 du conclave, les 133 cardinaux électeurs ont commencé à emménager, ce mardi 6 mai, dans les logements mis à leur disposition au sein de la Cité du Vatican. Ils y résideront le temps du scrutin très attendu qui désignera le successeur du pape François, disparu le 21 avril dernier.

Plus de deux semaines après le décès du jésuite argentin, les regards du monde entier se tournent vers la chapelle Sixtine. C’est là, sous les fresques de Michel-Ange, que le conclave s’ouvrira mercredi après-midi. Cette élection à huis clos s'annonce comme un moment hautement symbolique, qui sera à la fois ouvert et délicat, tant les défis à relever pour le futur souverain pontife sont nombreux : scandales de violences sexuelles, équilibre des finances du Saint-Siège, unité de l’Église ou encore rôle international du Vatican.

Mardi matin, tous les cardinaux – électeurs et non-électeurs – se sont réunis pour une dernière séance préparatoire, tenue à l’écart des micros et caméras d’une centaine de journalistes internationaux. Parallèlement, des cartes postales représentant le Vatican et la basilique Saint-Pierre continuaient de se vendre sur la place, témoin du contraste entre la ferveur populaire et le silence exigé dans les murs.

Fidèle à la tradition, le Vatican met tout en œuvre pour préserver le secret absolu. Le bureau de la présidence du gouvernorat de la Cité du Vatican a ainsi annoncé que, dès mercredi à 15 heures (13 heures GMT), « tous les systèmes de transmission du signal de télécommunications pour les téléphones mobiles présents sur le territoire de l’État seront désactivés ».

Cette coupure restera en vigueur jusqu’à l’annonce officielle du nouveau pape. Seule la place Saint-Pierre, où des milliers de fidèles sont attendus, restera connectée.

Les cardinaux devront prêter serment de garder le secret, sous peine d’excommunication. Ils devront remettre leurs téléphones portables à l’entrée du conclave et ne pourront communiquer avec l’extérieur qu'une fois que la fumée blanche sera apparue, signe d'un accord.

Le vote, strictement encadré, se fera à bulletins secrets. Chaque scrutin sera immédiatement brûlé, produisant la célèbre fumée visible depuis la place : noire en l'absence d'élu, blanche en cas de décision.

Au terme de ces procédures millimétrées, c’est un homme appelé à diriger les 1,4 milliard de catholiques dans le monde qui émergera de la chapelle Sixtine. En attendant, le Vatican se referme lentement sur lui-même, prêt à écrire une nouvelle page de son histoire.