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Fab: Le 16/05/2025 à 17:08 | MAJ à 16/05/2025 à 17:10
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CHAGOS
Publié : Le 16/05/2025 à 17:08 | MAJ à 16/05/2025 à 17:10
Par : Fab

Face à une montée de tensions internes au sein du Parti travailliste britannique et face à la pression croissante de l’opposition populiste, le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer aurait suspendu l’accord de rétrocession de l’archipel des Chagos à Maurice.

Selon des révélations de la presse britannique, le gouvernement de Sir Keir Starmer, pris de court par les récentes avancées dans les sondages et les succès électoraux locaux des partis populistes, aurait mis en suspens l’accord avec Maurice, invoquant les risques d’un « Toxic Backlash » au sein de sa majorité. En cause : un coût politique et financier jugé trop élevé à un moment particulièrement sensible.

L’accord de rétrocession, dont le coût est estimé à environ 9 milliards de livres sterling, inclurait notamment un paiement annuel de 90 millions de livres pendant un siècle. Il prévoyait aussi un bail renouvelé pour la base militaire stratégique de Diego Garcia, cogérée par les États-Unis et le Royaume-Uni, sous souveraineté mauricienne. Le président américain Donald Trump avait récemment donné son aval concernant la souveraineté mauricienne sur l’archipel des Chagos.

Mais Downing Street temporise désormais, redoutant une double fronde : d’un côté, celle des députés travaillistes opposés à des coupes drastiques dans les prestations d’invalidité, que le gouvernement veut imposer pour réaliser 5 milliards de livres d’économies ; de l’autre, une offensive politique de Reform UK. Ce parti populiste dirigé par Nigel Farage a non seulement enregistré des gains électoraux notables récemment, mais s’est également montré virulent sur la question des Chagos.

Lors d’une intervention à la Chambre des communes, Farage a accusé le gouvernement de « sacrifier la sécurité mondiale » pour des intérêts diplomatiques. « Je préférerais que les États-Unis prennent la souveraineté des Chagos plutôt qu’une île Maurice corrompue. Si nous devons abandonner, alors vendons-les et tirons-en quelques milliards », a-t-il lancé.

Une source gouvernementale citée par The Times affirme que le dossier est désormais jugé « politiquement toxique » par Downing Street. « L’accord est prêt à être signé, mais le Premier ministre refuse de donner son feu vert dans ce climat tendu. »

L’incertitude règne donc sur la conclusion finale de l’accord. Pourtant, la souveraineté mauricienne sur l’archipel ne fait plus débat sur le plan du droit international. Dans un avis consultatif rendu le 25 février 2019, la Cour internationale de Justice a jugé illégale la séparation des Chagos de Maurice lors de l’accession du pays à l’indépendance en 1968, appelant Londres à mettre fin à son administration de l’archipel.

Malgré cette reconnaissance juridique et l’assentiment des États-Unis à une souveraineté mauricienne, tout en maintenant leur présence militaire, le sort diplomatique et politique de l’accord reste suspendu aux calculs électoraux de Westminster.